Aux États-Unis, une juge fédérale a prolongé le blocage temporaire du déploiement de la Garde nationale à Portland, dans l’Oregon. Selon des informations de l’agence Anadolu, relayées par les médias américains, cette décision, qui remet en question l’étendue du pouvoir présidentiel en matière d’usage de la force militaire sur le territoire national, a été étendue au moins jusqu’à vendredi.
La juge de district, Karin Immergut, a rendu une injonction préliminaire à l’issue d’un procès de trois jours. Elle a conclu que la tentative du gouvernement de Donald Trump de déployer des troupes n’était pas justifiée au regard du droit fédéral. Dans sa décision, la juge a estimé que l’ordre de fédéralisation reposait sur « aucune preuve crédible » et que les manifestations n’avaient pas atteint un niveau de violence justifiant une telle mesure. « Les manifestations sont devenues incontrôlables ou ont impliqué plus que des cas isolés et sporadiques de violences n’ayant entraîné aucune blessure grave parmi le personnel fédéral », a-t-elle écrit.
Selon nos informations, la juge a précisé que les actions du président violaient probablement une loi fédérale qui n’autorise l’emploi de la Garde nationale qu’en cas de rébellion ou d’invasion, portant ainsi atteinte à la souveraineté de l’État de l’Oregon. Elle a noté que les événements à Portland se limitaient à « des épisodes isolés de comportements violents à l’encontre d’agents fédéraux et des dégradations sur un seul bâtiment », ce qui ne constitue pas une rébellion. Cette décision judiciaire sur les limites de l’exécutif n’est pas sans précédent, car par le passé, plusieurs juridictions inférieures ainsi qu’une cour d’appel fédérale avaient précédemment jugé que le président avait outrepassé son autorité sur d’autres sujets.
La bataille judiciaire s’est intensifiée lorsque l’administration Trump a tenté de contourner un précédent blocage en envoyant des troupes du Texas et de Californie. La juge Immergut a également bloqué ces déploiements. La Cour d’appel du neuvième circuit avait d’abord levé la restriction avant de se raviser pour réexaminer l’affaire, rétablissant l’interdiction. L’injonction restera en vigueur jusqu’au 7 novembre, date à laquelle une décision finale est attendue. Pour les démocrates, ces déploiements visent à normaliser la présence militaire dans les villes américaines en vue d’une possible intervention lors de futures élections.
