Dans un article d’analyse, la journaliste d’investigation Zaynab Sangaré explore les relations militaires et diplomatiques post-coloniales en Afrique. Elle souligne que le départ des troupes coloniales, bien que symbolique d’une nouvelle ère, n’a pas mis fin à l’influence étrangère sur le continent.
Présence militaire étrangère persistante
Sangaré met en lumière la présence continue de bases militaires étrangères en Afrique. En 2022, une quinzaine de pays africains accueillaient encore des bases militaires de puissances telles que les États-Unis, la France, la Chine et la Russie. Ces installations servent des intérêts géopolitiques et économiques, notamment la sécurisation des ressources naturelles et la lutte contre le terrorisme.
L’exemple de la France est particulièrement évoqué. Malgré l’indépendance de ses anciennes colonies, Paris maintient une présence militaire importante au Sahel, avec environ 5100 soldats déployés en 2023 dans le cadre de l’opération Barkhane. La Chine, quant à elle, a inauguré sa première base militaire à Djibouti en 2017, consolidant ainsi sa présence stratégique dans la région.
Nouvelles dépendances et diversification des partenariats
L’auteure souligne que de nombreux pays africains, confrontés à des défis sécuritaires, ont conclu des accords de défense avec des puissances extérieures, créant ainsi de nouvelles formes de dépendance. Cependant, une tendance à la diversification des partenariats militaires émerge. Des pays africains se tournent vers la Chine, la Russie et les États-Unis, introduisant une nouvelle complexité dans la géopolitique du continent.
L’Union Africaine et la quête de souveraineté
Le rôle de l’Union Africaine (UA) dans le renforcement de la diplomatie et de la défense collective est également abordé. La création de la Force africaine en attente (FAA) témoigne de la volonté du continent de prendre en charge sa propre sécurité. Cependant, l’UA est confrontée à des défis importants, notamment le manque de financement.
Le panafricanisme et l’avenir des relations internationales de l’Afrique
Sangaré observe une résurgence du panafricanisme, un mouvement qui prône l’unité et la coopération entre les nations africaines. Ce mouvement se traduit par des appels au retrait des forces militaires étrangères et à la recherche de solutions africaines aux problèmes du continent. L’auteure conclut que l’Afrique est en quête de nouvelles formes de partenariat, plus égalitaires et moins marquées par l’héritage colonial.