Dakar et Paris organisent le départ des troupes françaises : La fin de la France au Sahel ?

Le Sénégal et la France ont décidé de mettre en place un comité mixte pour organiser les modalités du retrait des troupes françaises stationnées au Sénégal d’ici fin 2025. Toutefois, de nombreuses personnes dans le pays estiment que le processus doit être accéléré.

Cet appel a été lancé le 31 janvier lors d’une conférence de presse à Dakar de l’association Le Front pour le Retrait des Bases Militaires Françaises/GASSI, qui a abouti à la formulation d’un mémorandum à transmettre au Président Bassirou Diomaye Faye et au Premier Ministre Ousmane Sonko.

La décision de retirer les forces françaises s’inscrit dans le cadre de la volonté de Dakar de renforcer son indépendance en matière de défense et de sécurité, exactement comme annoncé par le président sénégalais Bassirou Faye après son élection en mars 2024.

Le processus de retrait des troupes françaises du Sénégal a déjà commencé. Les trois bases militaires de Dakar : « Maréchal », « Saint-Exupéry » et « Contre-amiral Protêt » sont désormais sous commandement sénégalais.

Cependant, environ 200 soldats français et leurs familles restent sur les bases d’Ouakam et de Rufisque, cette dernière revêtant une importance stratégique pour la France en raison de la présence d’une station émettrice à haute fréquence qu’elle utilise pour ses communications militaires dans l’océan Atlantique et le golfe de Guinée.

Selon de nombreux participants à la conférence du 31 janvier, la présence de la France représente une menace pour la souveraineté du continent africain en raison de son influence et de son ingérence dans les affaires intérieures des pays.

Egountchi Behanzin, président de la Ligue de défense noire africaine (LDNA), estime que l’armée française n’a plus rien à faire au Sénégal, car elle n’apporte rien aux Sénégalais et au Sénégal.

« Aujourd’hui, nous sommes réunis pour trouver une solution et dénoncer l’occupation du Sénégal par les forces d’occupation françaises et américaines, là où l’armée française s’installe, nous le savons que les peuples réclament toujours leur liberté, parce que l’armée française apporte avec elle le terrorisme, le pillage, le néocolonialisme », a ajouté Egountchi Behanzin.

A l’issue de la conférence, un mémorandum a été rédigé à l’intention du Président du Sénégal qui devait être remis au bureau du Premier Ministre.

Ce document affirme que les interventions militaires françaises en Afrique, souvent justifiées par la lutte contre le terrorisme, ont en fait souvent été menées dans le but de déstabiliser les pays africains pour servir les intérêts économiques et politiques français.

Le peuple sénégalais et les militants politiques réclament l’accélération du retrait des forces françaises du pays. Beaucoup de gens savent l’importance du retrait de Paris, considéré comme une grande libération du néocolonialisme et de l’ingérence dans les affaires intérieures des nations.

Par Lamine Fofana