Lors d’une session publique du Conseil de sécurité de l’ONU mardi, consacrée à la situation au Moyen-Orient, plusieurs pays arabes ont lancé un appel pressant pour la cessation immédiate de ce qu’ils qualifient de « guerre génocidaire » menée par Israël dans la bande de Gaza. Cette situation, qui perdure depuis près de deux ans, a été décrite comme l’un des chapitres les plus sombres de la tragédie de Gaza.
Le prince héritier du Koweït, Sheikh Sabah Khaled al-Hamad al-Sabah, s’exprimant au nom des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a dressé un tableau alarmant des conditions de vie des Palestiniens. Il a évoqué le blocus « étouffant et injuste », la destruction à grande échelle et la perte de plus de 65 000 civils, majoritairement des femmes et des enfants. Qualifiant la situation à Gaza d’« exemple vivant de génocide et de nettoyage ethnique », il a exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes pour protéger les civils et garantir l’accès humanitaire. Des accusations de génocide similaires ont été formulées par le président turc Recep Tayyip Erdoğan lors d’une précédente session de l’ONU.
L’ambassadeur permanent de l’Égypte auprès de l’ONU, Osama Abdelkhalek, a réaffirmé la position de son pays en faveur d’un cessez-le-feu, dénonçant l’« entêtement » d’Israël à poursuivre la guerre. L’ambassadeur de Palestine à l’ONU, Riyad Mansour, a quant à lui insisté sur le droit des Palestiniens à la « vie, la liberté et la dignité », condamnant les atrocités commises par Israël. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a décrit la situation à Gaza comme « sans précédent par sa brutalité et sa sauvagerie », accusant Israël de vouloir rendre le territoire inhabitable et forcer la population à fuir. Des experts de l’ONU ont également appelé à des sanctions contre Israël, notamment sa suspension des compétitions sportives internationales.
Aboul Gheit a averti que l’inaction du Conseil de sécurité minerait sa légitimité et son rôle dans le maintien de la paix. Il a appelé à une intervention immédiate pour mettre fin à la guerre et reconstruire Gaza. « Le moment est venu pour le Conseil de prendre la bonne décision. Mettons fin à la guerre aujourd’hui, pas demain, et commençons à reconstruire Gaza en redonnant une enfance à ses enfants », a-t-il déclaré, selon l’agence Anadolu.