Chérif Sidy Kane: « Réfléchir à la redéfinition de l’économie »
L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), en collaboration avec le Campus AFD, l’UCAD de Dakar, l’UGB de Saint-Louis, UCT’s Nelson Mandela School of Public Governance, l’Université de Nairobi, l’UM6P de Rabat, la Fondation Boissel et la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie, a organisé une conférence au Musée des Civilisations Noires (MSN) de Dakar le 17 juin 2025. Le thème : « Démocratiser l’économie : un horizon de réinvention des modèles économiques au service d’une démocratie substantive en Afrique ».
Dans un contexte de crises économiques, sociales et environnementales, et de questionnements sur la légitimité démocratique, le doyen de la FASEG de l’UCAD, Chérif Sidy Kane, a appelé à une « réflexion collective sur la redéfinition de l’économie ». Il a souligné la nécessité de repenser les fondements théoriques des modèles économiques à la lumière des contextes africains. « Il ne s’agit pas de rejeter les acquis des sciences économiques, mais de les adapter à nos réalités », a-t-il précisé.
Le Professeur Kane a également remis en question la pertinence d’indicateurs comme le PIB et l’IDH pour mesurer le bien-être et le développement des sociétés africaines. L’écrivain Felwine Sarr a, quant à lui, plaidé pour une approche plus créative intégrant l’écologie : « On devrait améliorer la proposition et ne pas juste rattraper la proposition ». Il a insisté sur l’importance de s’appuyer sur les réalités historiques, culturelles et anthropologiques africaines : « Bien apprendre des autres ne veut pas dire répéter ce que les autres ont fait ».
Selon Felwine Sarr, il est essentiel de « distinguer, dans ce qui a fonctionné chez les autres, ce qui pourrait fonctionner ici ». Il a mis en garde contre les comparaisons simplistes, tout en encourageant l’ouverture sur le monde : « Ça ne veut pas dire être en autarcie. Il faut, bien sûr, regarder le monde, mais ça veut dire, avoir les bons termes de la comparaison ». D’après Sud Quotidien, la conférence a invité à repenser l’économie à partir des réalités africaines.
