Catastrophe à la prison de Makala : 129 morts lors d’une évasion dramatique…
À la suite de la tentative d’évasion qui s’est déroulée dans la nuit du 1er au 2 septembre à la prison de Makala de Kinshasa, les autorités congolaises annoncent un bilan très lourd. Selon le ministre de l’Intérieur, au moins 129 personnes sont mortes, dont 24 par balles.
Des coups de feu ont été entendus dans la nuit de dimanche à lundi à la prison centrale de Makala. D’après les autorités, l’évasion a été maîtrisée par l’armée et la police, mais le bilan humain est dramatique.
Le ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani mentionne que le bilan actuel est de 129 morts, dont 24 tués par balles après sommation. Il a précisé que ce chiffre reste provisoire. Les autres détenus seraient décédés par étouffement, et plusieurs femmes détenues ont également été violées. De plus, 59 personnes ont été blessées.
Sur le plan matériel, les dégâts sont importants. Le bâtiment administratif, ceux du greffe, de l’infirmerie et le dépôt de vivres ont été réduits en cendres. Les enquêtes se poursuivent, a indiqué le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, en soulignant l’importance de la rigueur et de l’indépendance dans ces investigations.
Les réactions politiques et sociales sont nombreuses. L’opposant Martin Fayulu a dénoncé « l’assassinat brutal des prisonniers » et a réclamé une enquête exhaustive pour que les responsables soient traduits en justice. Le directeur de cabinet de Moïse Katumbi partage cette indignation, déclarant que « rien ne peut justifier ce nouveau massacre ».
Prince Epenge, porte-parole de la coalition d’opposition Lamuka, considère que le bilan officiel est largement sous-évalué. Selon lui, « l’événement tragique à Makala est inacceptable. Le bilan est probablement plus lourd que ce que le gouvernement avance. Nous exigeons une enquête indépendante ». Hervé Diakiese, porte-parole d’Ensemble pour la République, exprime son inquiétude face à la violence perpétrée contre des civils désarmés.
Rostin Manketa Nkwahata, directeur exécutif de l’ONG La Voix des sans-voix, partage également son choc. « La prison, censée être l’endroit le plus sécurisé, a été le lieu d’un carnage. Nous exigeons des éclaircissements sur les origines des violences et appelons à une enquête mixte impliquant des défenseurs des droits humains ».
La prison centrale de Makala, la plus grande du pays, est conçue pour accueillir 1 500 détenus, mais elle abrite aujourd’hui plus de 15 000 personnes. Les conditions carcérales y sont régulièrement dénoncées.
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