Casamance : La paix en débat deux ans après le dépôt des armes

En Casamance, la commémoration du deuxième anniversaire du dépôt des armes par la faction Diakaye du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) suscite des réactions contrastées. Cet événement a eu lieu à Ziguinchor dans un contexte où la violence persiste dans certaines régions du département de Bignona. Selon une source, un militaire sénégalais manque toujours à l’appel, disparu dans cette atmosphère tendue.
La célébration, soutenue par les organisateurs comme une occasion de réfléchir et de sensibiliser sur l’avenir du processus de paix, survient alors que des opérations militaires sont en cours pour sécuriser les zones à risque. Tandis que certains saluent cette étape symbolique vers la paix, des critiques estiment l’événement prématuré, signalant que plusieurs localités telles que Djignaky restent sous menace, rendant l’esprit de Ziguinchor quelque peu décalé.
Malgré les accords de paix signés avec la faction Diakaye, les doutes persistent quant à la durabilité des progrès réalisés. Les sceptiques rappellent les échecs passés où des proclamations similaires, comme celles de décembre 2014, n’ont pas conduit à une paix durable sur le terrain. En effet, des zones telles que Santhiaba Manjack demeurent minées, freinant le retour des populations déplacées. Dans un contexte d’hivernage imminent, les agriculteurs expriment leur anxiété face à l’impossibilité de cultiver leurs terres tant que les déminages ne progressent pas.
Les questions sur la présence d’éléments armés anxiogènes persistent également. Les dernières attaques à Djignaky soulèvent plusieurs interrogations sur l’identité des auteurs, alors que la situation reste floue concernant certaines factions rebelles.
La société civile, représentée par la COSCPAC, appelle néanmoins à reconnaître les avancées du processus de paix, tout en soulignant l’urgence de relever les défis restants. Comme mentionné par nos confrères de Sud Quotidien, la tension persiste, accentuée par la présence d’un avion de reconnaissance dans la région, soulignant la fragilité de la paix actuelle.
Si la volonté de certains membres du MFDC de tourner le dos à la lutte armée offre une lueur d’espoir, élargir cette volonté à l’ensemble des factions rebelles reste un défi colossal. Tant que la sécurité ne sera pas un fait établi et que la menace des mines persistera, la paix en Casamance demeurera un idéal plutôt qu’une réalité concrète, comme l’indique une analyse du site Sud Quotidien.