Carême et Ramadan : Analyse des Différences par Abbé Aurelio Boris Koudjonou

Dans le cadre de la rubrique « Marche vers Pâques » consacrée au Carême, Abbé Aurelio Boris Koudjonou, issu de l’archidiocèse de Lomé au Togo, a apporté un éclairage sur les distinctions entre le Carême chrétien et le Ramadan musulman. Ces deux périodes de pénitence coïncident cette année, offrant une occasion de réflexion comparative.

L’Abbé Koudjonou a souligné que le Carême, d’une durée de quarante jours, prépare les chrétiens à la fête de Pâques. Cette période est dédiée à la pénitence et à la simplicité. De l’autre côté, le Ramadan représente le neuvième mois du calendrier islamique, comparable au mois de septembre dans le calendrier grégorien. Sur le site de nos confrères de Sud Quotidien, l’ecclésiastique insiste sur la nécessité de ne pas confondre ces deux pratiques malgré leur rapprochement temporel.

Le Ramadan s’étend sur 30 jours, de la nouvelle lune du mois de Ramadan à celle du mois suivant. En comparaison, le Carême provient du mot latin « quadragesima » signifiant 40 jours, ce qui met en exergue la différence de durée avec le Ramadan. Selon l’Abbé Koudjonou, il est essentiel de ne pas parler de « Carême des musulmans » ou de « Ramadan des catholiques », en raison des spécificités propres à chaque tradition religieuse.

L’Abbé a détaillé les pratiques spécifiques au Ramadan, qui incluent le jeûne de l’aube au coucher du soleil, avec interdiction de nourriture, boissons, relations sexuelles et autres actes illicites, tout en marquant la rupture avec le repas du Sarour au crépuscule et l’Iftar au matin. Ce jeûne, bien que spirituel, ne se confond pas avec celui du Carême, où l’église prescrit deux jours obligatoires de jeûne : le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint.

Durant cette période, les chrétiens sont encouragés à jeûner chaque vendredi, un jour de pénitence, et à pratiquer des exercices spirituels comme le Chemin de Croix, en évitant la viande rouge, symbole de joie, préférant le poisson. L’objectif du Carême est d’élever l’âme vers Dieu et de se préparer à la Pâque, sans compétition ou contraintes strictes de temps pour le jeûne.

Enfin, l’Abbé Koudjonou a rappelé que le jeûne n’est pas imposé aux personnes dont la santé est fragile, telles que les femmes enceintes, les malades, ou les enfants. Ce temps est une opportunité de grâce individuelle et spirituelle, comme le relaie Sud Quotidien, et les croyants sont invités à se concentrer sur leur relation personnelle avec Dieu durant ce moment d’entraînement spirituel.