Au Cameroun, le candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary, âgé de 79 ans, a revendiqué sa victoire à l’élection présidentielle avant la proclamation des résultats officiels. Dans une déclaration diffusée sur sa page Facebook, il a affirmé que sa victoire était « claire » et a exhorté le pouvoir en place à « accepter la vérité des urnes ».
M. Tchiroma a insisté sur la nécessité de respecter le verdict populaire, déclarant : « Le peuple a choisi, et ce choix doit être respecté ». Selon nos informations, il a promis de publier un rapport détaillé des résultats par région. Dans une allocution, il a qualifié ce moment de tournant historique, saluant une mobilisation citoyenne qu’il juge sans précédent. Issa Bakary Tchiroma a également rendu hommage aux électeurs qui, selon ses dires, ont bravé les intimidations pour défendre leur vote.
Cette proclamation unilatérale contrevient à la législation camerounaise, qui stipule que seul le Conseil constitutionnel est habilité à annoncer les résultats. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait rappelé lors d’une conférence de presse dimanche soir que proclamer les résultats avant l’instance officielle constituait « la ligne rouge à ne pas franchir ». Les autorités n’ont pas encore communiqué le taux de participation, et la date de proclamation des résultats est attendue avant le 26 octobre.
Ancien ministre, Issa Tchiroma a démissionné en juin de la majorité présidentielle après y avoir passé plus de deux décennies. Président de son parti, le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), il a été désigné candidat par l’Union pour le changement 2025, une coalition de partis d’opposition. Son programme propose une « transition de 3 à 5 ans pour reconstruire » un pays qu’il estime « détruit » par les 43 ans de pouvoir de Paul Biya.
Selon l’AFP, le politologue camerounais Stephane Akoa note que « la campagne a été beaucoup plus animée » que les précédentes. Cette situation rappelle celle de l’élection présidentielle de 2018, où Maurice Kamto, arrivé deuxième, s’était également proclamé vainqueur. Il avait par la suite été arrêté, et ses partisans dispersés.