Le Réseau National des Femmes Travailleuses du Sénégal (RENAFETS), en collaboration avec ONU Femmes, a organisé un Forum National les 22 et 23 décembre derniers autour de la problématique de la garde d’enfants. Cette rencontre, axée sur le thème de l’investissement dans ce secteur, vise à promouvoir la création de crèches communautaires pour favoriser l’autonomie financière et l’entrepreneuriat des femmes.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Counting Women’s Work » (CWW), financé par la Fondation Hewlett. L’objectif principal est d’alléger le fardeau du travail familial de soin non rémunéré qui pèse sur les femmes. Selon Fatou Bintou Yaffa, présidente du RENAFETS, les pesanteurs socio-culturelles ont longtemps cantonné les femmes aux rôles de mère et d’épouse, limitant leur accès aux sphères de décision, tant au niveau familial que professionnel. Elle rappelle que la 112e session de la Conférence internationale du travail a souligné l’importance de l’économie des soins. Le réseau milite ainsi pour des infrastructures communautaires capables de réduire les inégalités de genre et de faciliter l’accès à un emploi décent.
La représentante résidente d’ONU Femmes, Aida Guèye, a mis en exergue les difficultés quotidiennes rencontrées par les travailleuses. « La garde d’enfants occupe encore une grande partie de la journée de la plupart des femmes, mettant peu de temps pour étudier ou occuper un emploi minimum », a-t-elle noté. Elle a également alerté sur les risques sécuritaires et sanitaires encourus par les enfants accompagnant leurs mères sur les lieux de travail informels, tels que les marchés ou les exploitations agricoles. Pour l’organisation onusienne, la mise en place de services de garde est une solution concrète pour libérer le potentiel économique des femmes tout en assurant la protection de l’enfance.
Du côté des autorités, Amy Sané, représentant le ministère de la Famille, des Solidarités et de l’Action sociale, a reconnu que le travail de soin non rémunéré constitue un enjeu de développement souvent invisible. Elle a affirmé que cette démarche s’aligne sur les orientations définies par le chef de l’État et le processus d’élaboration de la Loi d’Orientation sur l’autonomisation économique des femmes. Ce cadre juridique vise à réduire les inégalités et à institutionnaliser la reconnaissance du travail de soins.





