Au nom d’un apaisement du climat politique, des vies tristement perdues et des épisodes cauchemardesques vécus par bon nombre de nos compatriotes, se verront prochainement jetés aux oubliettes et sans même que des enquêtes puissent mettre la lumière sur cette période noire de la démocratie sénégalaise.
Donc la politique aurait cette baguette magique capable d’essuyer les larmes de pauvres familles de victimes avant de laver des mémoires les catastrophes les plus inimaginables.
Le président de la république a déposé sur la table de parlementaires un projet de loi portant sur une amnistie de « tous les faits, susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non ».
A mon avis, un tel projet de loi devrait être refusé par l’assemblée nationale car il enterrerait tout espoir de connaître la vérité sur les dizaines d’assassinats enregistrés durant ces trois dernières années.
Au président sortant, cette loi d’amnistie sonne comme une trahison à la mémoire de tous ces jeunes combattants tombés sur le terrain de la lutte pour la démocratie.
Que cache réellement un tel projet qui semble issu d’arrangements entre politiques ?
De toute évidence, les dialogues par personnes interposées ont fini de produire en douce un lot de compromissions inavouées, qui peuvent bien trouver refuge dans ce projet de loi.
« Macky Sall et son équipe savent que leurs responsabilités sont documentées à leur initiative : le rapport de l’IGE, les Rapports de présentation des décrets, les décrets de prolongation ainsi que d’autres éléments nouveaux et inédits que je présente dans les pages qui suivent. Ils sont hantés par la perspective de devoir répondre de leurs actes car le Peuple ne pardonnera jamais. Leur salut réside dans une loi d’amnistie qui effacerait tous les crimes et délits économiques dans une fenêtre de temps qui couvrirait les affaires les concernant. Un dialogue national qui vise à légitimer une telle loi est organisé ».
Extrait du livre ‘’Le Protocole de l’Elysée’’ où l’auteur Thierno Alassane Sall expliquait déjà les plans de Macky Sall et ses projets dont l’amnistie et le dialogue national qui précéderaient son départ de la magistrature.
Alors il aurait fallu pour lui de trouver un prétexte pour dérouler cette forfaiture et des acteurs pour la réaliser.
Pour le casting, Karim Wade et son cercle d’affairistes politiciens passent d’office pour interpréter toutes les scénarii ignobles.
En dénonçant l’illégalité de la candidature de M. Wade, Thierno Alassane Sall a dévoilé le deal longtemps ourdi entre libéraux.
Des protocoles se sont bien succédés par le passé entre le camp du pouvoir et le PDS, de l’abstention décrétée par Wade père lors des présidentielles de 2019, créant un boulevard pour l’élection de M. Sall, jusqu’à la récente union de leurs deux coalitions dans l’hémicycle pour imposer le report des élections, tout laisse penser que la monnaie d’échange est le retour du candidat Karim Wade et son lourd portefeuille.
Malheureusement pour le prince de Doha et ses alliés du pouvoir, leur plan s’est heurté à la clairvoyance de l’honorable député Thierno Alassane Sall.
Alors, pour ce conglomérat, le report des élections semblait être la seule solution pour après trouver des subterfuges et poursuivre le plan.
Alors, dans sa décision de faire reporter les élections présidentielles, le président M Sall ouvre une voie extrêmement dangereuse qui peut mener le pays vers un lendemain très incertain.
* Par Papa Cissé
Membre du Cercle des Cadres de La République des Valeurs (CECAR)
1e Vice coordinateur départemental du parti à Keur Massar