Agression de Cheick Oumar Doumbia à Bamako : les zones d’ombre persistent

Cheick Oumar Doumbia, figure montante du mouvement pro-démocratie au Mali, a été victime d’une agression nocturne à Bamako. L’incident s’est produit dans la nuit de vendredi à samedi 10 mai, alors que Doumbia rentrait chez lui dans le quartier de Kalaban Koro. Selon les informations rapportées par le site Sud Quotidien, plusieurs individus à bord d’un 4×4 V8 attendaient le jeune militant près de son domicile. L’un des assaillants s’est approché de Doumbia, le blessant légèrement à l’arme blanche. Grâce à l’intervention rapide de ses amis présents sur place, l’agression n’a causé qu’une « égratignure », avant que les agresseurs ne prennent la fuite.
Cette attaque intervient dans un climat de tension politique marqué par des enlèvements de figures politiques critiques de la Transition malienne. Depuis jeudi, au moins deux personnes ont été enlevées par la Sécurité d’État du Mali. Toutefois, selon les informations rapportées par Sud Quotidien, l’agression de Doumbia semble être le fruit d’une stratégie différente, ne correspondant pas au mode opératoire habituel des services de sécurité maliens.
Cheick Oumar Doumbia s’est affirmé comme une voix critique de la Transition, dirigeant le bureau de conseil The Mind et l’association Youth For Change Mali. En tant que fondateur du Collectif des jeunes pour la démocratie, Doumbia milite pour un retour à l’ordre constitutionnel, prônant ouvertement contre les dérives autoritaires. Ce collectif avait récemment manifesté devant le Palais de la culture, soutenu par des militants pro-démocratie, et publié un manifeste dénonçant les atteintes aux libertés publiques.
Alors que la pression monte, des soutiens des militaires au pouvoir multiplient les appels hostiles envers les défenseurs de la démocratie. Ces appels, relayés via les réseaux sociaux, ajoutent à la tension déjà palpable. Pourtant, les implications de ces discours dans l’agression de Doumbia restent floues. Selon une source sécuritaire citée par Sud Quotidien, l’enquête se poursuit pour déterminer si ces assaillants faisaient partie de groupes contrôlés par les autorités au pouvoir.
Au même moment, les autorités de transition ont pris la décision de suspendre toute activité politique des partis et associations pour des raisons de « d’ordre public », sans qu’aucune déclaration officielle des dirigeants ne vienne expliquer ces mesures. Le contexte demeure donc incertain, laissant planer de nombreuses questions sans réponse.