En 2023, l’Afrique verra plusieurs de ses pays organiser des élections présidentielles. Après le Nigeria en février et la Sierra Leone en juin, ce sera au tour du Gabon en août, du Liberia en octobre, de Madagascar en novembre et de la République Démocratique du Congo en décembre. En marge de ces événements, un phénomène attire l’attention : le culte de la personnalité des dirigeants en place.
En République Démocratique du Congo, au Gabon et à Madagascar, les affiches affichant le portrait du président ou de son parti politique sont omniprésentes dans les grandes villes. Ces images sont accompagnées de slogans tels que « Fatshi Beton de la République pour Félix Tshisekedi en RDC », « Ali Bongo, jamais 2 sans 3, notre champion, au Gabon », « Le Grand bâtisseur à Madagascar pour Andry Rajoelina ». Ce culte de la personnalité se retrouve aussi dans les médias et les réseaux sociaux.
Nous avons interrogé Régis Hounkpè, analyste en géopolitique et relations internationales, sur ce phénomène. Il nous explique que « la glorification des personnalités politiques n’est pas un phénomène contemporain, encore moins exclusivement africain ». Selon lui, le culte de la personnalité est un instrument d’inspiration totalitaire, utilisé pour perpétuer les pouvoirs en place. Il est également lié à la culture, où le chef est souvent perçu comme un envoyé des dieux.
Les politiciens sont les premiers bénéficiaires de ce phénomène, surtout avec l’arrivée des réseaux sociaux qui amplifient leur image. Cependant, ce culte de la personnalité peut avoir un impact limité dans le temps, surtout si les politiques mises en œuvre ne répondent pas aux attentes de la population.