L’instruction judiciaire concernant la pouponnière « SOS Keur Yeumande » est désormais close. Selon nos informations, le doyen des juges d’instruction, Abdoul Aziz Diallo, a finalisé le dossier et ordonné le renvoi de Ndella Madior Diouf et de plusieurs autres inculpés devant la Chambre criminelle pour y être jugés.
La décision du magistrat instructeur inclut un non-lieu partiel ainsi qu’une requalification des faits reprochés aux mis en cause. D’après le site Kawtef, deux des principaux accusés, en détention préventive depuis le mois de décembre 2023, ont été extraits de leur lieu de détention pour une audience d’identification. Les autres personnes impliquées dans cette affaire demeurent sous contrôle judiciaire en attendant la fixation de la date de leur procès.
Les chefs d’accusation retenus sont multiples et graves. L’enquête a mis en lumière des faits présumés de traite de personnes, d’exercice illégal de la profession de médecin, de privation de soins ayant entraîné la mort, et de mise en danger de la vie d’autrui. S’y ajoutent des poursuites pour obtention illégale de certificats d’inhumation et homicides involontaires.
Les investigations se sont appuyées sur des éléments accablants, notamment les rapports médicaux de l’hôpital Albert Royer. Ces documents confirment que plusieurs décès de nourrissons étaient liés à une dénutrition sévère et une déshydratation aiguë, provoquées par une alimentation inadaptée. Le rapport du professeur Ousmane Ndiaye a également établi que 12 enfants pris en charge présentaient des signes de malnutrition et de diarrhées dues à une « erreur grave de régime alimentaire ». Les enquêteurs avaient par ailleurs constaté l’état inapproprié des locaux de la structure.
