56 jours jours de barricades. 56 jours de calvaire. 56 jours de détresse. 56 jours traumatisants. Une Longue période de péripéties dans cette caserne…
Voilà les durs moments vécus à Sonkocounda et par des habitants de la cité Keur Gorgui, lors de la barricade mai-juin dernier du domicile de l’opposant Ousmane Sonko. L’une des épouses du leader du parti Pastef dissous, Sokhna Khady Kébé, la mort dans l’âme, a tenu à parler sur Dakarmatin.
« Jamais opposant n’a vécu autant de brimades, de harcèlement au Sénégal. Nous étions au bord du désespoir, mais dignes dans l’épreuve.
56 jours de barricades. C’est dur. On n’était pas les seuls, et d’emblée notre pardon à nos voisins de la cité Keur Gorgui qui était comme une caserne.
« Sacs, véhicules tous fouillés, passés au peigne-fin, une fouille de plus d’un tour d’horloge, dès fois, idem pour les voisins. C’était un vrai parcours de combattants pour accéder à nos domiciles respectifs, fournissant plusieurs justifications.
« Un jour, on a eu une coupure de courant vers 2h du matin. Mais l’électricien et la Senelec étaient interdits d’accès… Malgré la chaleur accablante.
« C’était la croix et la bannière pour aller au marché ou pour venir chez les Sonko. Nos enfants sont restés une semaine sans aller à l’école. Ils étaient fouillés en partance pour l’école, c’est terrifiant, c’est traumatisant. On a tout vécu avec cette barricade.
« Et tonton Djiby (NDLR : chef protocole Sonko) qui achetait tout pour nous, même le charbon de bois. Du jamais vu ce traitement infligé à un opposant, cet acharnement, c’est trop, c’est trop.
« Anna (NDLR : 2e épouse de Sonko) et moi, on est restées des jours sans aller au boulot. A cause de ces fouilles récurrentes. On n’a pas voulu que les enfants voient ces images désolantes. C’est traumatisant pour les enfants qui voient leurs parents vivre ce calvaire. Bof, on s’en remet à Dieu… »