1,2 million FCFA pour espérer devenir avocat au Sénégal : les frais de l’Ordre jugés discriminatoires par les jeunes diplômés

L’Ordre des Avocats du Sénégal ouvert le test d’entrée concours d’entrée à l’École de Formation des Avocats pour la session 2025. Mais le coût total de 1,2 million FCFA pour suivre la formation sur 12 mois, après admission, suscite la colère de nombreux jeunes diplômés, qui dénoncent une barrière financière excluant les candidats issus de milieux modestes. Une situation qui relance le débat sur l’accessibilité et l’équité dans la profession juridique.

L’Ordre des Avocats du Sénégal a annoncé l’ouverture des candidatures pour le premier concours d’entrée à l’École de Formation des Avocats (EFA) pour la session 2025, créée afin de se conformer aux règles régissant la profession dans l’espace UEMOA. Les dossiers doivent être déposés à la Maison de l’Avocat, 19 boulevard de la République, du 12 novembre au 12 décembre 2025, délai de rigueur. Le nombre de places disponibles est limité à 75, et tous les ressortissants des pays membres de l’UEMOA peuvent postuler.

Le dossier de candidature comprend une demande manuscrite adressée au Bâtonnier, un extrait de naissance et du casier judiciaire datant de moins de trois mois, un certificat de nationalité, un curriculum vitae, ainsi qu’une copie certifiée conforme du diplôme de maîtrise ou de master 2 en droit, ou d’une attestation justifiant l’inscription en Master 2.

Les candidats doivent s’acquitter de 50 000 FCFA pour le droit d’inscription apres admission au test , suivre un enseignement de 12 mois, avec 100 000 FCFA par mois, soit un total de 1 200 000 FCFA pour la formation complète. À l’issue de cette période, un concours sélectif déterminera les candidats définitivement admis à la profession. L’admission n’est valable que pour la durée à laquelle elle a été acquise, et chaque candidat ne peut passer le concours que trois fois.

Si la création de l’école est saluée comme une mise en conformité avec les standards régionaux, les frais exigés sont jugés très discriminatoires par de nombreux diplômés, certains ayant attendu ce concours depuis quatre ans.

« J’attends ce concours depuis quatre ans, mais avec ces frais, beaucoup d’entre nous risquent de ne jamais avoir la chance de passer à l’école. On dirait que seules les familles aisées peuvent devenir avocats. C’est décourageant et injuste pour tous ceux qui ont travaillé dur pour obtenir leur diplôme de droit », dénonce Mamadou Diop, diplômé en droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Manou Sèye, un autre diplômé, ajoute : « Alors que des milliers de diplômés en droit peinent à s’insérer professionnellement, et que la couverture nationale du Barreau reste faible, il est inadmissible que l’accès à la robe soit conditionné par la capacité financière plutôt que par le mérite et l’engagement citoyen. »

Cette situation ouvre un débat national sur l’accessibilité de la profession et sur le rôle de l’Ordre des Avocats dans la démocratisation de l’accès à la robe.

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