ZES de Ndayane au Sénégal : Les populations de Yenne Dialaw dénoncent un « accaparement réactivé » de 600 hectares

Les populations de Yenne Dialaw ont manifesté ce dimanche leur opposition à un projet d’attribution de 600 hectares de terres supplémentaires à la société Dubaï Port World. Réunies en collectif, elles dénoncent une expropriation dans le cadre de la création de la Zone Économique Spéciale (ZES) de Ndayane, qu’elles qualifient de spoliation.

Un rassemblement s’est tenu sur la place publique de Yenne ce dimanche, à l’initiative du collectif pour la défense des intérêts de Yenne Dialaw. Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, cette mobilisation fait suite à une précédente attribution de 1 200 hectares pour le projet du port de Ndayane, une décision que les habitants continuent de contester.

Le porte-parole du collectif, El Malick Cissé, a lu un communiqué dans lequel il est fait état d’un « nouveau processus d’accaparement de 600 hectares supplémentaires, mené sous la supervision de l’APIX, au bénéfice de Dubaï Port World ». Le collectif estime que cette opération « s’inscrit dans une logique d’expropriation illégale et arbitraire qui bafoue les droits élémentaires des citoyens et fragilise la cohésion communautaire ».

D’après les membres du collectif, cette nouvelle procédure serait un « accaparement réactivé sous couvert d’une Zone Économique Spéciale ». Ils avancent que ces terres auraient été initialement octroyées par l’ancien régime pour régler une dette envers DPW. « Il apparaît aujourd’hui que l’APIX serait instrumentalisée pour légitimer la même opération », a déclaré M. Cissé, soulignant que la zone concernée est fortement habitée, alors que des terrains moins peuplés seraient disponibles à proximité.

Face à cette situation, le collectif a indiqué avoir entrepris de multiples démarches administratives au cours des trois dernières années, sans obtenir de résultats. Il lance désormais un appel aux nouvelles autorités du pays. Les habitants demandent la suspension de toute procédure d’expropriation à Toubab Dialaw, ainsi qu’un audit sur les 1 200 hectares déjà cédés et sur les 600 hectares actuellement visés par le projet de ZES.

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