Après la mort du mollah Mansour, le chef des talibans tué par une frappe de drone le 21 mai, une commentatrice fustige la “pensée magique” qui sous-tend la politique américaine des assassinats ciblés.
“Une étape importante” : c’est ainsi que Barack Obama a qualifié la mort du mollah Akhtar Mansour, qu’il a confirmée lundi 23 mai. Pour la presse américaine, c’est loin d’être évident.
“C’est une étape importante sur une route qui ne va nulle part”,écrit dans Foreign Policy Rosa Brooks, juriste et ancienne conseillère au sein des ministères de la Défense et des Affaires étrangères. “Nous avons déjà passé cette étape des dizaines de fois”, poursuit-elle, rappelant une série d’annonces du même genre concernant des leaders de Daech, des chebabs somaliens ou d’Al-Qaida. Pourtant, aucune de ces organisations n’a été éliminée et les talibans se sont renforcés depuis la mort du mollah Omar, en 2013.
“Rituels magiques”
L’idée qui justifie ces assassinats est qu’ils affaiblissent et désorganisent les mouvements rebelles et terroristes, tout en dissuadant de potentiels leaders ou recrues. Malheureusement, note la commentatrice, “cela ne semble tout simplement pas marcher comme prévu”.
Pour elle, les programmes d’assassinats antiterroristes sont comparables à des “rituels magiques” destinés à éloigner les monstres et les démons. Leur efficacité est nulle mais cela n’empêche pas d’y croire.