Vers la réduction du coût de la dialyse au Sénégal

 » Au Sénégal, il y a environ 6 milliards de FCFA dépensés chaque année pour soigner une cohorte qui ne dépasse pas 1500 malades dans le secteur public, alors que nous avons une très forte demande qui n’est pas satisfaite. Et pouvoir réduire les coûts de la dialyse par la fabrication des consommables localement pourrait impacter sur le recrutement donc de nouveaux patients dans notre pays « .

Ces propos sont du Professeur Abdou Niang, président de la société sénégalaise de néphrologie et par ailleurs président de la société africaine de néphrologie. Il a, en marge du 5e Congrès de la société sénégalaise de néphrologie, tenu, trois jours durant, à Saly (Petite Côte), visité, avec ses collègues de l’Afrique, de la sous-région, l’usine «Carrefour Médical Industrie» basée à Pout (Commune de Thiès), qui offre surtout des consommables de dialyse et pourrait donc mettre à la disposition du marché sénégalais ses produits qui sont indispensables à la réalisation d’une séance de dialyse. Ceci, dit-il, pourrait susciter des commandes communes, donc une production au niveau de la région ouest-africaine ».
Une unité de production qui, remarque Pr Niang, joue « un rôle capital dans le développement de la dialyse dans notre pays, pour avoir mis en place, en relation avec l’État du Sénégal, plusieurs centres de dialyse dont nous avons non seulement les machines mais aussi la distribution de consommables ». C’est pour ça, dit-il, qu’« il était important, pour les congressistes (néphrologues, pharmaciens, techniciens supérieurs de néphrologie, infirmiers, associations de malades) de visiter cette usine qui marque une innovation dans la fabrication des consommables de dialyse ».
Il pense que dans un avenir proche, cette usine pourra mettre à la disposition, non seulement du Sénégal, mais aussi des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, les produits nécessaires ». Pr Niang est revenu sur « la problématique de la dialyse en Afrique, liée en particulier au problème du coût ». Il rappelle que « les consommables de dialyse en Afrique sont achetés au niveau de sociétés qui fabriquent ces produits parfois de très loin, de l’Europe, de l’Asie. Et, qu’est-ce qu’on nous amène ? De l’eau, qui est la base de ces produits, associée à d’autres substances chimiques, ce qui fait qu’il y a non seulement le coût du transport mais aussi le coût de la douane etc. ».
Et la conséquence, poursuit Pr Niang, « c’est un enchérissement du coût de la dialyse dans nos pays ». C’est pour cette raison, dit-il, que « cette usine est d’une importance capitale au Sénégal parce que ça va aussi contribuer à la souveraineté pharmaceutique, mais surtout, ce que nous attendons, c’est un impact positif en termes de réduction du coût de la dialyse dans notre pays ». Pour Docteur Massamba Dione, pharmacien, directeur de l’unité de production de Carrefour Médical Industrie, cette unité, qui fabrique des concentrés pour hémodialyse, est en train de jouer son rôle pleinement dans la politique de souveraineté pharmaceutique définie par les plus hautes autorités de ce pays.

Seneweb

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