L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK), en partenariat avec le Kawral Sanɗaaji Fuuta et le Centre de Recherche sur le Patrimoine intellectuel africain Baajoorɗo, a procédé hier au lancement officiel du Programme de Capacité en Sciences islamiques (CSI). Cette nouvelle formation marque une étape décisive dans la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur au Sénégal, notamment pour les étudiants issus du système éducatif islamique.
Ce programme innovant vise avant tout à élargir les opportunités académiques et professionnelles des apprenants formés dans les daaras et établissements arabophones. Il s’inscrit dans la mission de l’UN-CHK de valoriser les savoirs endogènes et de promouvoir l’équité éducative à travers le numérique.
Selon les responsables du projet, le CSI poursuit trois grands objectifs :
Faciliter l’accès à l’université pour les étudiants issus des foyers islamiques ;
Créer une passerelle entre les systèmes éducatifs arabophone et francophone du Sénégal ;
Renforcer les capacités académiques des futurs étudiants en leur offrant une base solide en sciences islamiques avant l’entrée à l’université.
Un vide enfin comblé dans l’offre de formation nationale
Depuis l’ouverture, en 2013, du baccalauréat arabe et des établissements franco-arabes, de nombreux étudiants issus des daaras ont pu accéder au secondaire. Cependant, l’absence d’une offre publique de formation supérieure en sciences islamiques au Sénégal les poussait souvent à poursuivre leurs études à l’étranger, notamment dans les pays arabes.
L’UN-CHK, à travers cette initiative, vient combler ce vide historique. Le programme de capacité en Sciences islamiques, fruit d’une collaboration avec le Centre de Recherche sur le Patrimoine intellectuel africain Baajoorɗo, permettra désormais aux sortants des daaras de poursuivre un cursus universitaire complet au Sénégal.
Un discours fort du représentant du ministre
Présent à la cérémonie, M. Babou Diène, directeur de l’enseignement public et représentant du ministre de l’Enseignement supérieur, a salué « une initiative qui contribue à la cohésion nationale par la reconnaissance mutuelle des savoirs ».
« Ce programme offre à nos jeunes une chance réelle de s’intégrer dans le système universitaire sans renier leurs origines éducatives. C’est une victoire pour l’inclusion et la complémentarité des savoirs », a-t-il déclaré.
Une passerelle vers l’université
Le Certificat de Capacité en Sciences islamiques s’étendra sur deux années de formation. À son terme, les étudiants admis pourront intégrer les filières universitaires de leur choix, en particulier celles liées aux sciences religieuses, à l’histoire des idées, à la philosophie ou encore aux humanités numériques.
Pour l’UN-CHK, cette initiative s’inscrit pleinement dans sa stratégie de valorisation du patrimoine intellectuel africain et de construction d’un modèle éducatif inclusif et moderne.
