Dans une analyse publiée par nos confrères de Sud Quotidien, le journaliste Samba Niébé BA expose la dégradation critique des infrastructures routières sur la Petite Côte, au Sénégal. Il y décrit une situation qui met en péril la sécurité des habitants et freine l’activité économique de cette zone touristique et halieutique majeure, notamment dans les communes de Joal-Fadiouth, Mbour, et les localités de Warang, Nianing et Pointe-Sarrène.
Selon le constat dressé, l’axe départemental Mbour–Joal-Fadiouth, long de 33 km, est devenu particulièrement dangereux. La chaussée est marquée par des nids-de-poule atteignant 40 cm de profondeur et des crevasses formées par le passage des poids lourds. Durant la saison des pluies, le temps de trajet pour parcourir une vingtaine de kilomètres peut s’étendre jusqu’à deux heures. « On roule en priant », rapporte l’auteur, citant les propos d’Abdoulaye Diop, un transporteur.
Deux ouvrages sont identifiés comme étant particulièrement à risque : le pont de Mballing (Mbour) et celui de Warang (Malicounda). Le premier, large de seulement 5,5 mètres et dépourvu de trottoirs sécurisés, a été le théâtre de 11 accidents graves, dont 4 mortels, pour la seule année 2024. Le pont de Warang présenterait un niveau de dangerosité similaire.
La ville de Mbour, deuxième de la région de Thiès, fait face à des embouteillages paralysants, notamment sur l’axe menant à Keur Balla Lo. Autour du marché central et du port de pêche, la circulation est rendue difficile pour les transporteurs de produits halieutiques. L’analyse pointe également le comportement dangereux de certains conducteurs de motos Jakarta et le stationnement anarchique.
Les conséquences de cette situation sont lourdes. Entre 2019 et 2024, une augmentation de 42 % des accidents corporels a été enregistrée, avec des dizaines de décès et plus d’un millier de blessés. Le secteur touristique est également touché, plusieurs tour-opérateurs ayant, selon l’article, annoncé une réduction de leurs offres pour 2025 en raison de « l’insécurité routière ». Un état des lieux qui corrobore les inquiétudes déjà exprimées par des professionnels du tourisme à Saly face au délabrement des infrastructures.
Face à ce diagnostic, l’auteur de la tribune préconise plusieurs mesures d’urgence : la réhabilitation complète des ponts de Mballing et de Warang, l’installation de ralentisseurs sur l’axe Mbour–Joal-Fadiouth, le renforcement de l’éclairage public à Mbour et la création de voies dédiées aux deux-roues. Il suggère aussi le lancement d’une campagne de sensibilisation intitulée « Zéro mort sur la Petite Côte ». Samba Niébé BA conclut en rappelant que ces infrastructures sont vitales pour l’économie locale, basée sur la pêche et le tourisme, et que leur maintien en état est une nécessité pour la sécurité des populations.
