Tribune – ANASER au Sénégal : « Il règne par l’intimidation », le collectif des travailleurs dénonce la gestion d’Atoumane Sy

Dans une tribune, un groupe se présentant comme le « Collectif des travailleurs de l’ANASER » dresse un bilan critique de la gestion de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière au Sénégal. Selon ce texte, relayé par Emedia, le Directeur Général, Atoumane Sy, est accusé d’instaurer une gestion qualifiée de chaotique et un climat de travail délétère, dans un contexte de hausse des accidents de la route.

Le document décrit un style de management qualifié de « brutal, imprévisible, parfois vindicatif ». Des témoignages anonymes cités dans la tribune font état d’un environnement de travail marqué par la peur. « Il règne par l’intimidation », confie un cadre. Un autre agent affirme que le Directeur Général « ne maîtrise pas ses prérogatives, alors il compense par l’intimidation administrative et physique ». Le collectif rapporte également un incident au cours duquel un assistant aurait été brutalisé. Cette situation aurait conduit au départ de plusieurs agents expérimentés et au dépôt de plaintes auprès du tribunal du travail.

La tribune révèle qu’Atoumane Sy aurait été condamné par le Tribunal du Travail pour ne pas avoir respecté les termes d’un accord de départ négocié qu’il avait lui-même signé avec un agent. D’après le collectif, ce mode opératoire, consistant à proposer des départs avant de se rétracter sur les compensations, serait en passe de se répéter, créant une rupture de confiance. « On ne peut plus lui faire confiance », rapporte un agent cité dans le texte, qui précise que le dirigeant reste en fonction malgré cette décision de justice.

Le collectif met en opposition un plan de redressement qui aurait été justifié par une nécessité de réduire les effectifs avec une vague de recrutements jugés suspects. Selon leurs informations, « pas moins de six membres de sa propre famille auraient été parachutés à des postes clés au sein de l’ANASER ». Ces embauches, qualifiées de « népotisme pur et simple », se seraient faites de manière opaque. « On nous demande de faire des économies, on licencie des agents compétents sous prétexte de rationalisation, et pendant ce temps, il installe sa famille », s’indigne un cadre cité dans la tribune.

Face à ce qu’ils décrivent comme un « naufrage institutionnel », les auteurs de la tribune estiment que l’efficacité de l’ANASER s’est effondrée. Ils interpellent les autorités de tutelle sur le maintien en poste d’un directeur général qui serait condamné par la justice et transformerait, selon eux, une agence stratégique en « fief familial ». Le collectif conclut en questionnant la tolérance de l’État face à une situation qui nuirait à la crédibilité de l’institution chargée de la sécurité des usagers de la route.

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