Transfert d’argent : Taxer le peuple et épargner les puissants, une injustice fiscale flagrante, selon FRAPP

Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) a vivement dénoncé la nouvelle taxe sur les transferts d’argent adoptée par l’Assemblée nationale. Le mouvement la qualifie d’« antisociale », estimant qu’elle constitue une injustice fiscale qui pèse directement sur des ménages sénégalais déjà éprouvés par la cherté de la vie, tandis que, selon lui, les grands opérateurs du secteur continuent d’être épargnés par l’impôt.

Voici l’intégralité du communiqué !

« Le FRAPP condamne avec force l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi instituant une taxe sur les transferts d’argent . Cette loi antisociale frappe directement les Sénégalais, déjà écrasés par la vie chère, l’inflation et le chômage.

Fidèle à son slogan « Doomi réew moy tabax réew » , le FRAPP tient à préciser qu’il n’est pas opposé au principe d’une contribution citoyenne à l’effort de redressement économique du pays. Mais ce que nous dénonçons, c’est l’injustice consistant à faire payer d’abord le peuple, pendant que les opérateurs de transfert d’argent échappent largement à l’impôt.

Le ministre des Finances a lui-même reconnu la faiblesse de la contribution fiscale du plus grand opérateur du secteur. Depuis qu’il opère, ce dernier ne paie pas l’impôt sur les sociétés et n’a contribué qu’à hauteur de 20.000.000 FCFA au titre de l’impôt minimum forfaitaire, a-t-il déclaré devant l’Assemblée nationale.

Ce constat est accablant : au lieu de s’attaquer aux multinationales qui réalisent des milliards de transactions, le gouvernement a choisi de ponctionner le peuple.
Le principe d’équité fiscale commande que chacun contribue selon ses capacités. En épargnant les puissants et en pressurant les citoyens, on inverse ce principe fondamental et on aggrave le sentiment d’injustice sociale.

Le FRAPP affirme que le véritable courage fiscal consiste à taxer directement les opérateurs, pas les consommateurs, à travers :

– un impôt minimum sur leur chiffre d’affaires local ;

– une taxe sur leurs commissions et revenus financiers ;

– une redevance proportionnelle au volume de transactions traité

Pour que cette fiscalité soit juste et protectrice, des garde-fous clairs doivent être posés :

– interdire par décret la répercussion de ces taxes sur les tarifs appliqués aux clients ;

– plafonner les commissions pour empêcher toute hausse abusive ;

– imposer la transparence en exigeant des rapports certifiés sur les revenus et pratiques tarifaires des opérateurs.

Les Sénégalais sont prêts à contribuer, mais ils refusent de porter seuls le poids du redressement. Taxer seulement le peuple, c’est l’injustice. Taxer les opérateurs et les multinationales, c’est la justice sociale et la souveraineté.

Le FRAPP appelle les citoyens, syndicats, organisations sociales et forces progressistes à se mobiliser pour exiger l’abrogation de cette loi injuste et imposer une fiscalité populaire qui fasse enfin payer les opérateurs de transferts d’argent, pas les poches des Sénégalais.

Dakar le 21 Septembre 2025
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du FRAPP »

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