Ton’s face aux enfants du quartier : le défi des ballons crevés

Ton’s, figure locale bien connue, n’a jamais été en bons termes avec les jeunes du quartier qui lui avaient attribué le surnom de « Pa 108 ». Ce sobriquet fait référence au couteau 108 Girodias fait d’acier avec un manche Stamina rouge, qu’il considérait davantage comme un talisman qu’une arme. À Toumorokoto, son village natal, leur père leur avait enseigné l’importance de toujours avoir un couteau à disposition, pour quelque tâche que ce soit.
Depuis toujours, Ton’s a porté un couteau à la ceinture. Dans son enfance, il utilisait un couteau jouet fabriqué en carton, puis en bois. Inspiré par ses cours à l’école sur les hommes des cavernes, il avait cherché du silex en vain pour façonner ses propres outils. Il s’était rabattu sur du métal pour son couteau.
Le rapport de Ton’s aux enfants se dégrada lorsque ceux-ci utilisèrent le mur extérieur de sa maison pour dessiner la cage d’un terrain de football. Souvent, les ballons lancés durant les matchs rebondissaient dans sa cour. Fatigué de les rendre à chaque fois, il a commencé à les crever avec son couteau et à les jeter par-dessus la clôture, provoquant l’ire des jeunes footballeurs.
Un matin, en route pour la mosquée, Ton’s tomba nez à nez avec une bande de fantômes, en réalité les enfants déguisés pour l’occasion. Pris de panique, Ton’s détala en laissant ses babouches derrière lui, que les enfants ramassèrent en scandant « Pa 108, Pa 108 ! ». Son arrivée pieds nus à la mosquée créa une sensation parmi les fidèles. Cet incident, rapporté par nos confrères de Sud Quotidien, illustre bien la relation tumultueuse entre Ton’s et les jeunes du quartier.