Une table-ronde sur les technologies d’assistance s’est tenue le jeudi 4 décembre 2025 au siège du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Organisée en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette rencontre s’inscrit en prélude à l’AT Expo Africa, le premier salon africain dédié au secteur, que le Sénégal accueillera en juin 2027. L’objectif était de faire le point sur les besoins et les avancées pour améliorer l’offre de services destinée à la population en situation de handicap.
Selon les données du dernier Recensement général de la population de l’Agence nationale de la statistique et de la démographique (ANSD) datant de 2023, le Sénégal compte 1,2 million de personnes handicapées, soit une prévalence de 7,3%. Le directeur du Centre national d’appareillage orthopédique (CNAO), le colonel Seydina Ousmane Ba, a toutefois estimé que certains types de handicaps n’avaient pas été pris en compte dans cette enquête.
Le CNAO, structure de référence dans ce domaine, s’efforce d’élargir son offre de services. D’après le journal Sud Quotidien, le colonel Ba a souligné les efforts en cours pour « la réduction des délais de rendez-vous avec le renforcement des ressources humaines » et la mise en service effective des centres régionaux. Il a également insisté sur des points spécifiques : « aujourd’hui, il s’agit de développer le volet fauteuil roulant, puisque malheureusement, on s’en rend compte, ils sont distribués et non prescrits ; ce qui n’est pas normal. C’est de ‘’disponibiliser’’ les lunettes pour les enfants en situation scolaire, surtout sur l’ensemble du territoire ».
Pour faire face à ces enjeux, le projet “Bokk Naa Ci” a été lancé en décembre 2023. Financé par ATscale et mis en œuvre par le CNAO, l’OMS et l’UNICEF, il vise à garantir un accès équitable aux technologies d’assistance, notamment pour la mobilité et la vision. Selon Ameth Gadiaga, responsable de la mise en œuvre, des avancées significatives ont été enregistrées, dont la formation de plus de 60 techniciens orthoprothésistes, l’équipement de structures de réadaptation et l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement.
Malgré ces progrès, des défis importants subsistent. Il a été souligné un besoin crucial de créer un système ou une école pour former les techniciens spécialisés. D’autres obstacles incluent la gouvernance, les politiques publiques et l’accessibilité financière. « En Afrique, on ne produit pas d’aides techniques de façon particulière. Il serait bien qu’on essaie quand-même de travailler dans ce domaine », a-t-il été relevé. Alors que le système de santé national a montré sa capacité à intégrer des innovations de pointe, notamment lorsque le Sénégal a réalisé ses premières implantations de valves aortiques TAVI, le secteur des technologies d’assistance reste dépendant des importations.
