Tchad : Les Transformateurs réfutent les accusations contre Succès Masra

Au Tchad, l’arrestation de Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs, suscite de vives réactions. Le parti politique conteste fermement l’authenticité d’un enregistrement audio utilisé pour justifier cette arrestation. Les Transformateurs qualifient cet enregistrement, présenté comme preuve par les autorités, de « montage ancien », élaboré par l’intelligence artificielle.
Dans un communiqué signé par le secrétaire général du parti, Dr Tog-Yeum Nagorngar, Les Transformateurs dénoncent une manœuvre politique visant à discréditer leur dirigeant. Selon ce document, l’enregistrement aurait été « mastérisé » par des moyens technologiques modernes et remonterait à au moins deux ans. De plus, le parti souligne que le discours incriminé avait eu lieu en public et était couvert par l’accord politique de Kinshasa ainsi que par une loi d’amnistie générale, écartant tout soupçon de complotisme.
Le parti met en exergue l’application selective de la justice en précisant que des membres proches du pouvoir ayant tenus des propos similaires n’ont jamais été poursuivis. Dans cet esprit, Les Transformateurs appellent à un dialogue sincère pour restaurer la paix et la stabilité dans le pays.
Par ailleurs, le collectif des avocats de Dr Assyongar Masra Succès a organisé une conférence de presse, dénonçant l’arrestation qu’ils jugent « illégale » et contraire aux procédures judiciaires. Les avocats réclament la libération immédiate de leur client, arguant que le dossier est « vide de toute substance » et qu’il viole le principe de la présomption d’innocence.
Pour justifier l’arrestation, le parquet général de N’Djaména a précisé que celle-ci a eu lieu sur ordre du procureur à l’aube du 16 mai, en lien avec une enquête sur une récente attaque à Mandakao. Cette attaque, datée du 14 mars 2024, a causé la mort de 42 personnes. Dr Assyongar Masra Succès est accusé d’avoir incité à des troubles via les réseaux sociaux, entraînant ainsi des actes de violence, des incendies et des profanations. Actuellement, il est détenu à la police judiciaire, selon le procureur Oumar Mahamat Kédélay.
Cet article a été lu sur le site de nos confrères de Sud Quotidien, qui nous informent également des tenants et aboutissants de cette affaire.