« Tant que son frère est Président, Aliou Sall ne sera pas menacé… », selon Mouhamed Dia

Mouhamed Dia, expert financier opérant aux Etats Unis, était l’invité de l’émission « Objection », ce dimanche, sur Sud Fm. Interpellé sur l’affaire Aliou Sall, le consultant bancaire estime que « le Sénégal va perdre ses partenaires économiques et financiers au niveau international »

« Tant que son frère est Président, Aliou Sall n’est pas menacé. Dans un pays où la justice est partisane et ne fait pas son travail, où le Procureur est au service du président de la République, même si, il en a partiellement le droit, à moins qu’il ne démissionne personnellement ou qu’il ait un décret émanant du président de la République pour apaiser la situation (…) Ce que le Président Macky Sall perd dans ce scandale c’est, non seulement sa crédibilité, mais ses partenaires économiques », a fait savoir l’expert financier.

Mouhamed Dia : « On lui a proposé des milliards, et le groupe consultatif de Paris lui a donné des milliards. Cependant , il n’a pas encore reçu cette somme. Ce qui montre qu’ils sont allés prendre 50 milliards du marché régional, parce qu’il n’y a pas d’argent en ce moment. Donc, la seconde phase du PSE, c’était la phase du privé, nos sociétés privées nationales agonisent, on n’en parle même pas ».

Quid de ces multinationales qui doivent investir au Sénégal ? Mouhamed Dia est d’avis qu’elles ne viendront pas à cause de cette « ère d’injustice, cette perception de corruption, cette perception du jeune frère du Président impliqué dans les affaires de l’Etat, ça pose problème… Le Sénégal perd la crédibilité qu’il avait auparavant, parce qu’il était un pays où il y avait eu des scandales sous le Président Wade certes, mais sous le Président Sall, ça a atteint des proportions extraordinaires« .

Non sans préciser que sous le Président Wade c’était un peu : « Ok, il est vieux, il fait ce qu’il veut, c’est son fils. Donc, le Président Sall qui incarnait le changement, parce qu’il était jeune relativement à Me Wade et avait promis une gouvernance sobre et vertueuse. Il y avait cet espoir de la population, qui est brisé. »