L’Organisation des Nations Unies a tiré la sonnette d’alarme ce vendredi, qualifiant la situation au Soudan de « catastrophique ». Les violences persistantes, notamment dans la région du Darfour-Nord, entravent gravement l’acheminement de l’aide humanitaire et provoquent des déplacements massifs de populations.
Lors d’un point de presse, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné que la situation dans l’État du Darfour-Nord « reste terrifiante, pour ne pas dire plus ». Selon nos informations, l’accès humanitaire à la ville d’El-Fasher est actuellement coupé. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime qu’au moins 62 000 personnes ont été contraintes de fuir El-Fasher et ses environs au cours des dernières semaines, cherchant refuge dans des localités comme Tawila. « Nous appelons une nouvelle fois à garantir un passage sûr pour les personnes tentant de fuir », a insisté M. Dujarric.
La ville d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, est tombée dimanche sous le contrôle des Forces de soutien rapide (RSF) après plusieurs mois de siège. Cette prise s’inscrit dans le cadre du conflit qui oppose les RSF à l’armée régulière depuis avril 2023. Interrogé sur le bilan humain, le porte-parole de l’ONU a précisé qu’il était impossible de fournir des chiffres confirmés en raison du manque d’accès. « Les images et vidéos que nous voyons à la télévision, en provenance d’El-Fasher, donnent littéralement froid dans le dos », a-t-il ajouté, réitérant l’urgence d’un accès pour les secours.
Cette situation humanitaire désastreuse est aggravée par des accusations d’exactions. D’après l’agence Anadolu, des organisations de défense des droits humains ont dénoncé des massacres et des arrestations arbitraires commis par les RSF. En écho à ces inquiétudes, le bureau des droits de l’homme des Nations Unies a précédemment alerté sur des atrocités qui pourraient être qualifiées de « nombreux crimes selon le droit international ». Des témoignages font état d’exécutions sommaires, de pillages et d’attaques contre des hôpitaux. Face à ces rapports, le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Turk, a appelé les États influents à agir pour faire cesser la violence et a insisté sur la nécessité de mener des enquêtes indépendantes.
