Serigne Ousmane Beye, professeur d’économie et secrétaire national en charge des études et de la prospective au Parti socialiste, est revenu sur le réaménagement ministériel intervenu samedi, marqué notamment par le départ du ministre de l’Intérieur Jean-Baptiste King et de celui de la Justice, Ousmane Diagne.
Finalement, dit-il, le Premier ministre sort vainqueur de ce bras de fer.
« Ce remaniement était attendu depuis longtemps, a expliqué le professeur d’économie, invité du Grand Jury de la RFM ce dimanche, . Tout le monde savait qu’il y avait des désaccords entre le Premier ministre et le ministre de la Justice. Le chef du gouvernement souhaitait contrôler ce département de souveraineté. Finalement, il sort vainqueur de ce bras de fer. »
Pour Serigne Ousmane Beye, ce changement n’est pas sans conséquences sur les équilibres institutionnels. « C’est clair que le Premier ministre voulait avoir la main sur le ministère de la Justice, avec tous les dossiers sensibles en cours. Jusque-là, Ousmane Diagne représentait un rempart en faveur d’une justice indépendante et équitable. Désormais, il y a un risque réel de politisation. »
Il cite plusieurs affaires susceptibles de rebondir : « Il y a des dossiers lourds, comme ceux de l’Ofnac ou encore des cas d’enrichissement illicite. Certains détenus pourraient voir leur sort réexaminé. On verra dans les prochains jours jusqu’où ira l’influence directe du Premier ministre sur la Justice. »
L’économiste du Parti socialiste estime que cette étape ouvre une nouvelle séquence politique. « C’est un moment décisif. Le contrôle du ministère de la Justice par le Premier ministre lui donne une latitude inédite. Nous serons rapidement fixés sur les orientations réelles de ce choix. »