Le professeur agrégé de droit public, Alioune Badara Fall, est intervenu sur la question d’une éventuelle procédure de haute trahison visant l’ancien chef de l’État, Macky Sall. Invité de l’émission « Objection » sur les ondes de Sud FM ce dimanche 26 octobre, il a analysé les contours de cette notion juridique, la qualifiant de disposition universelle mais contextuelle.
Selon nos informations, l’universitaire a d’abord souligné que la procédure pour haute trahison n’est pas une spécificité sénégalaise. Il a précisé qu’elle figure dans les arsenaux juridiques de nombreux pays, citant en exemple des puissances comme la France et les États-Unis, ainsi que des nations africaines telles que le Burkina Faso, le Niger ou l’Afrique du Sud. « Dans tous les pays, il existe une disposition constitutionnelle concernant la responsabilité du président ou du chef de l’État », a-t-il rappelé, ajoutant que le concept remonte même au XIIIe siècle en Grande-Bretagne.
D’après les propos de l’enseignant rapportés par Sud Quotidien, bien qu’universelle, cette procédure est « la plus floue que j’ai jamais vue ». Le professeur Fall a expliqué que sa définition et sa portée ne sont pas figées. « Elle dépend du contenu qu’on lui donne. Chaque pays adapte ce contenu selon les circonstances du moment, les acteurs en présence et les conditions dans lesquelles la personne visée a évolué », a-t-il détaillé.
Concernant le contexte sénégalais actuel, le juriste a affirmé que l’activation de cette procédure relève de la souveraineté nationale. « Si les acteurs politiques du moment décident d’utiliser la notion ou la procédure de haute trahison pour poursuivre l’ancien président sénégalais, on ne peut rien y redire », a-t-il déclaré. Il a conclu en indiquant que, en tant que juriste, il observerait de manière détachée l’évolution d’une telle démarche, les motifs et les arguments qui seraient avancés.
