Sénégal ou la République des Paradoxes, Par Arona BOYE
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L’absence de prise de conscience dont font preuve la plupart de nos chers concitoyens au regard des manipulations des hommes politiques et affidés paraît avoir irrité encore ma plume ! Je m’y étonne, dans la moindre circonstance, de constater, non sans pitié, la naïveté dans laquelle ils se baignent, s’abreuvant sans discernement de discours politiques dépourvus de sens et de présence, et dont l’incohérence des auteurs n’a d’égale que leur incompétence.
Ainsi, notre espoir ne peut qu’être affecté devant l’incohérence des visions de nos dirigeants politiques et l’absurdité de leur démarche dans la mise en œuvre des politiques publiques. En effet, s’il faut consoler, par l’attribution de maigres bourses familiales, nos parents dont le système à contribuer à aiguiser la misère ; s’il faut dépenser davantage d’argent pour l’inauguration d’un ouvrage public que nécessaire pour sa réalisation,…, il y a bien lieu de s’émouvoir !
Je me désole, entre autres, de la vacuité de nos débats politiques réduits simplement à des invectives et querelles personnelles, donnant ainsi l’impression à la jeunesse sénégalaise d’être complètement privée de références politiques. La création des partis politiques, dont le nombre échappe à toute tentative de calcul, semble être motivée plus par l’opportunisme politique de leurs fondateurs et consorts que par des valeurs, des idéologies capables de porter notre cher pays au concert des GRANDES NATIONS. Les dirigeants utilisent leurs soi-disant fonds politiques plus à acheter la conscience des jeunes et des populations que le système a rendues vulnérables, qu’à satisfaire légitiment les besoins les plus élémentaires de ces derniers. Or il est constant que les gens désespérés envisagent tous les moyens, n’importe lesquels, y compris les dangereux ! Ainsi, je puis me convaincre que si nombre de nos concitoyens tombent dans le piège de leurs corrupteurs et/ou acheteurs de conscience c’est plus par instinct de survie que par improbité. « Les sénégalais sont fatigués ! ». Mais encore une fois, cela ne saurait suffire pour vendre notre âme au Diable ! Le peuple doit apprendre à reprendre légitiment ce qui lui revient de droit, et en temps opportun.
Dans un environnement politique affecté d’acteurs obscènes, dont les noms seuls alarment la pudeur, c’est chose digne de très grande considération que de vouloir porter la cause de la Nation loin du corridor de la corruption, de la tricherie et de l’injustice. Mais, cette tâche, loin d’être des plus aisées, est ou doit être une œuvre de longue haleine, un devoir de citoyen qui ne peut être satisfaite uniquement par un groupe ou une génération. C’est un devoir commun également partagé entre tous, de tous les jours et de tous les temps.
En effet, s’il est vrai, pour parler comme René Descartes, que «pour construire un bâtiment bien ordonné, mieux vaut, en effet, creuser de nouvelles fondations en abattant les vieux murs » ; et encore, s’il faut « s’être pourvu d’une demeure où l’on puisse être logé commodément pendant le temps qu’on y travaillera », alors il y va de l’intérêt du peuple sénégalais d’accompagner sa jeunesse notamment par la voie de l’éducation pour la restauration des valeurs politiques. Il doit apprendre à ses jeunes à penser par eux-mêmes, à inventer, à puiser dans leur créativité, dans leur estime d’eux-mêmes, pour faire de nouvelles expériences, sortir de l’immobilisme et faire de nouvelles découvertes.
Parallèlement, la jeunesse doit refuser de demeurer l’instrument préféré de l’ambiance politique et d’être réduite aux occupations les plus débiles ! Elle doit refuser d’être l’objet prisé, le cheval de Troie dans toutes manœuvres politiques. Elle doit être consciente de sa propre cause et s’engager à la porter en toute légitimité et en toute légalité. Pour cela il suffit d’abord de déclarer la guerre à nos vices, s’engager dans une véritable bataille contre soi, et d’opérer une révolution mentale. Je rappelle qu’il ne peut en être autrement, dans la mesure où si chacun voit chez l’autre les mêmes tares qu’on peut lui reprocher, il sera moins réceptif des conseils ou des prescriptions venant de ce dernier. Le mal que nous vivons au sommet n’est que le résultat d’un processus, car l’Etat n’est que le prolongement de nos personnes.
Par ailleurs, s’il y a un fait qui n’a pas de quoi me laisser sans voix c’est bien l’histoire de la radiation de Monsieur Ousmane Soncko de la fonction publique.
Dans ce feuilleton de « Chasse aux sorcières » ou du « Moutt mba Mott » comme se plaisent certains à l’appeler, ce serait feindre d’ignorer la réalité que de vouloir se focaliser uniquement sur le dernier épisode, ou du moins celui qui est en cours. Chat échaudé craignant l’eau froide, tout spectateur averti de la scène politique sénégalaise gagnerait davantage à rester circonspect dans ses analyses et prises de position par rapport aux évènements qui alimentent l’actualité de notre pays ces derniers jours. En effet, le prédateur dans cet épisode, proie dans le précédent, aurait utilisé le même mode opératoire, les mêmes artifices pour s’offrir en victime, gagna la compassion des citoyens et accéda au pouvoir au moment où les électeurs eux-mêmes s’y attendaient le moins quelque mois avant. Mais qu’à cela ne tienne, un homme averti en vaut deux ! Je ne doute point de la bonne foi des victimes du dernier scénario.
Toutefois, je manifeste indistinctement mon soutien à toutes les victimes d’injustices. Car l’injustice doit être combattue à tous les niveaux, où et à l’égard de qui elle se commette !
Arona BOYE
roneboye10@gmail.com
Pertinente analyse, la prise de conscience de la jeunesse est plus que jamais nécessaire pour opérer un changement positif. Arrêtons le suivisme
Comme on dit souvent « Un tiens vaut mieux que deux tu l’aura ». Autrement dit notre pays devrait avoir des hommes qui on cette courage mais plus cette dévotion pour pouvoir fustiger les maux de la société.
Il nous faut juste la volonté d’un seul homme……………….
BIEN DIT SEN BOPOU REK LAGNOUN FI NEKAL AK SENI MBOKI AKIMO KHAWALOU SENEGAL GUEPE VIVE JEUNESS YOUMELNI YENE BIGUENE AME CAPACITE DE DISCERNEMA