Au Sénégal, la sardinelle, poisson fondamental de l’alimentation locale, est menacée par la surexploitation. Cette espèce, aussi appelée « yaboy », représente une part importante des captures artisanales et constitue une source de protéines essentielle pour les populations à faibles revenus.
La sardinelle, un pilier de l’alimentation sénégalaise en danger
Présente sur tous les marchés, la sardinelle est consommée sous diverses formes : bouillies, plats fumés, grillés ou séchés. D’après la Direction des pêches maritimes, plus de 75 % des captures artisanales concernent des espèces pélagiques, dont la sardinelle est l’une des principales. Cependant, entre la pêche artisanale intensive et l’activité industrielle, les stocks diminuent dangereusement.
Pêche intensive et industrielle : une pression insoutenable
Deux types de pêcheurs se partagent cette ressource : les artisans, avec leurs pirogues traditionnelles, et les chalutiers industriels, souvent étrangers, dont les méthodes, parfois illégales, nuisent aux écosystèmes. L’augmentation des usines de farine et d’huile de poisson, entre Joal, Kayar, Mbour et Saint-Louis, aggrave la situation. Ces usines transforment les sardinelles en produits destinés à l’exportation, notamment vers la Chine, au détriment de la consommation locale. Ce détournement de la production halieutique sénégalaise avait déjà été pointé du doigt, soulevant des inquiétudes quant à la souveraineté alimentaire du pays.
Conséquences de la surexploitation : raréfaction et hausse des prix
La surexploitation entraîne la raréfaction du poisson, la baisse des revenus des pêcheurs, la hausse des prix sur les marchés et une menace pour la sécurité alimentaire nationale. La consommation de poisson représente environ 70 % de l’apport en protéines animales des Sénégalais. La diminution de l’accès à la sardinelle fragilise donc toute la chaîne alimentaire. « C’est notre pain quotidien qui est détourné », déplore un pêcheur de Saint-Louis, cité par Sud Quotidien. « On pêche de moins en moins, et les prix montent, ce n’est plus pour les pauvres. »
Des solutions pour une gestion durable
Face à cette situation, plusieurs solutions sont envisagées : réduire les licences industrielles, notamment pour les navires étrangers, renforcer la pêche artisanale en encadrant les techniques et les périodes de pêche, valoriser la transformation locale du poisson pour la consommation humaine et impliquer les communautés locales dans la gestion des ressources. Le Sénégal a lancé des initiatives pour une gestion écosystémique des pêches, mais leur application reste inégale.
Meme ici en mauritanie