La gestion des zones frontalières et les menaces sécuritaires associées étaient au centre des discussions à l’Assemblée nationale du Sénégal, ce mercredi 22 octobre 2025. Députés, experts nationaux et internationaux se sont réunis pour la troisième session du programme AAR, intitulée «Défense, sécurité et gestion des frontières : état des lieux et perspectives».
Organisée par la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée, en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer (KAS) et le Cabinet Valeur Ajoutée, cette rencontre visait, selon la Dre Christiane Johnson Agboton, à renforcer les capacités des parlementaires sur les questions de gouvernance sécuritaire. Le représentant de la KAS, M. Jonathan Nowak, a pour sa part confirmé l’engagement de la fondation allemande à soutenir le Sénégal pour une sécurité durable et partagée.
Selon les informations rapportées par le quotidien Sud Quotidien, le président de la Commission, M. Ibou Gueye, a souligné l’ampleur du défi pour le pays, qui partage 2600 kilomètres de frontières avec cinq voisins. Il a plaidé pour la mise en place d’une « approche intégrée et inclusive », qui associerait étroitement les populations locales, les collectivités territoriales et les Forces de défense et de sécurité.
Plusieurs experts ont partagé leur analyse durant les échanges. Le Colonel Amadou Moussa Ndir a exposé les vulnérabilités spécifiques aux zones frontalières ainsi que les stratégies de résilience possibles. Abondant dans le sens d’une action concertée, M. Marcel Ivan Moreno Palma, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a insisté sur l’importance d’une coopération régionale renforcée pour faire face à la criminalité transnationale.
Cette préoccupation pour la lutte contre les activités illicites transfrontalières fait écho à des initiatives récentes de l’exécutif. Nos sources indiquent que lors du Conseil des ministres du même jour, le gouvernement a adopté un projet de loi destiné à renforcer la prévention et la répression du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, marquant une volonté de consolider l’arsenal juridique national face à ces menaces.