Savoirs endogènes au Sénégal : « La mémoire vivante de nos peuples » au centre d’un colloque international à Dakar

Le Musée des Civilisations Noires à Dakar accueille, depuis ce mercredi 29 octobre, un colloque international de deux jours centré sur les savoirs endogènes. Organisé par le LARSIC de l’UCAD, en partenariat avec les universités de Lille et Bordeaux-Montaigne, cet événement réunit des chercheurs, professionnels et acteurs culturels venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine pour échanger sur la valorisation et la transmission de ces savoirs à l’ère numérique.

S’exprimant au nom du gouvernement, le Pr Falilou Ndiaye a qualifié cette rencontre d’« initiative qui interroge le cœur même de nos identités collectives », selon les informations rapportées par Sud Quotidien. Il a souligné que « les savoirs endogènes ne sont pas des vestiges du passé, mais la mémoire vivante de peuples qui ont su penser, soigner et créer bien avant que d’autres n’écrivent leur histoire ». Le représentant de l’État a insisté sur l’importance de leur accorder la place qu’ils méritent, y voyant un acte de souveraineté culturelle et cognitive. Concernant la technologie, il a précisé que « le numérique ne doit pas être une fracture, mais une lumière au service de la dignité humaine et de la culture ». Il a également fait part de la création future d’une plateforme nationale des archives culturelles et d’un Comité national de la mémoire.

Le Professeur Djibril Diakhaté, directeur de l’EBAD, a pour sa part affirmé que « réhabiliter les savoirs endogènes, c’est poser un acte de justice épistémique ». Il a appelé à un dialogue entre la science et la mémoire, considérant ces savoirs comme des « espaces vivants d’expérience et de sens ». Ces travaux s’inscrivent dans la continuité des efforts de l’UCAD pour renforcer les collaborations académiques, visant à bâtir un espace académique africain fort et intégré.

Représentant l’Université Bordeaux-Montaigne, le Professeur Vincent Duquette a relevé que les savoirs endogènes constituent « un point aveugle des sciences de l’information et de la communication ». Il a invité les participants à les aborder non comme un simple objet de revendication, mais comme « un bien commun et un lien commun ». Le colloque, qui prévoit plus de 36 communications provenant de 11 pays, vise à créer un espace de réflexion partagée. Cette dynamique de valorisation de la culture et des talents du continent trouve un écho dans d’autres initiatives, à l’image du programme Afric’Art Éduc qui récompense de jeunes lauréats pour leur excellence dans les métiers du cinéma.

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