Royaume d’Oussouye : la reine-mère au cœur de la tradition
En Basse Casamance, le département d’Oussouye est le gardien de pratiques ancestrales précieuses. Ce territoire abrite un royaume couvrant 22 villages, dirigé par le roi Sibilumbaï Diédhiou, intronisé depuis le 17 janvier 2001, entouré de la reine-mère, Ahan Kalidji Beatrice. Lors d’une rencontre à Dakar, nos confrères de Sud Quotidien ont pu plonger dans le quotidien singulier de cette figure royale.
Dans cette région, les traditions demeurent vivantes, et la population respecte profondément le roi et son entourage. La cour royale d’Oussouye fonctionne comme une communauté soudée où la solidarité et la discrétion sont les maîtres-mots. Les décisions du roi, toujours consensuelles, sont suivies à la lettre par ses sujets.
Les sages du Kassa considèrent que tant que le roi est présent, la cour n’a pas besoin de consulter les anciens, car ceux-ci sont au service du roi en tant que conseillers. Chaque village du royaume est associé aux décisions royales, assurant ainsi une cohésion sociale.
La reine-mère d’Oussouye, réputée pour sa gestion sociale, a expliqué que « dans le royaume, il y a 17 villages sur place, et d’autres qui, bien que hors du territoire, en font partie. Ils sont au total 22. » La reine porte une attention particulière au bien-être des familles, jouant un rôle de médiatrice et de protectrice de la tradition.
Le choix de la reine, tout comme celui du roi, est réservé au quartier de Batéfousse, unique habilité à désigner ces représentants royaux. « Les gardiens de cette tradition procèdent à des cérémonies pour entériner ce choix », précise la reine-mère.
Avec des défis économiques considérables dus à la pauvreté, la violence passée et la salinité des terres, le royaume peine à subvenir aux besoins croissants de la population. Ahan Kalidji Beatrice insiste sur le besoin urgent de main-d’œuvre et de financements : « Les rizières ne suffisent plus et le contexte moderne exige davantage de ressources. »
Intronisée à l’âge de 14 ans, la reine d’Oussouye, de son vrai nom Alis Umoy Diédhiou, s’engage également pour les droits des filles. Ambassadrice d’ONU Femmes, elle milite contre le mariage précoce et soutient la scolarisation des jeunes filles, essentielles selon elle pour leur avenir.
Dans cette partie du Sénégal, Sud Quotidien nous rappelle à quel point la royauté joue un rôle vital dans la préservation des traditions et la gestion des défis contemporains. Les actions de la reine-mère témoignent de l’importance du dynamisme et de l’engagement social dans ce royaume.