Revue Presse : Sonko arrêté, la violence libérée au menu des quotidiens

Les journaux du jeudi relatent et décrivent les scènes de violence ayant suivi l’arrestation, la veille, de l’opposant Ousmane Sonko et son placement en garde à vue à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, à Dakar, pour ’’trouble à l’ordre public’’ et ’’participation à une manifestation non-autorisée’’.

Le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) a été arrêté par des éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) au moment où il se rendait au Palais de justice de Dakar pour déférer à une convocation d’un juge d’instruction dans le cadre d’une affaire de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ dans laquelle le responsable politique de l’opposition est cité.

Cette arrestation faisait suite à un blocage du convoi de l’opposant à la suite de désaccords avec les forces de l’ordre sur son itinéraire. Cela a été à l’origine de heurts de certains de ses partisans avec les gendarmes.

L’annonce de cette arrestation a été suivie de manifestations violentes et des pillages à Dakar et dans d’autres localités du pays.

Dans leur écrasante majorité, les journaux décrivent, photos à l’appui des ‘’scènes de chaos’’.

Le Quotidien n’hésite pas à évoquer un ‘’mercredi de fumée et cendres’’ pour imager la situation ayant résulté de l’arrestation du candidat arrivé troisième à la l’élection présidentielle de février 2019 au Sénégal.

‘’L’annonce de l’arrestation d’Ousmane Sonko a mis le feu aux poudres dans plusieurs endroits à Dakar. L’air de l’avenue Blaise Diagne était devenu irrespirable dans la journée. Gazés par les forces de l’ordre, les jeunes ont engagé une course-poursuite dans les ruelles de la Médina avec des nervis armés de gourdin. Mais déterminés à mener la vie dure aux policiers, les manifestants revenaient toujours à la charge’’, raconte le journal dans ses colonnes.

Allant encore plus loin des manifestations, L’AS parle ‘’d’émeutes’’ et présente à ses lecteurs le ‘’récit hideux d’une journée sombre pour la démocratie sénégalaise’’.

Pour la publication, ce qui devrait être une simple navette pour répondre à la convocation d’un juge s’est transformé en une journée cauchemardesque que les populations n’oublieront pas de sitôt.

‘’La capitale sénégalaise subit la furie des manifestants : affrontements, destructions, pillages, incendies, arrestations rythment un mercredi noir’’, résume Vox-Populi dans sa ’’chronique folle d’une journée’’ à Dakar marquée des ‘’scènes de chaos’’ après l’arrestation de Sonko.

Evoquant également des ‘’scènes de chaos’’ à Dakar, Enquête souligne par exemple que la Place de la Nation et ses alentours ont connu de violents affrontements opposant des partisans de Sonko à des forces de l’ordre. Selon le journal, le feu attisé un peu partout, tandis que les saccages et les blessés enregistrés témoignent de l’atrocité de cet évènement.

‘’Chaos debout’’, s’exclame en Une L’Observateur en guise de présentation du récit d’une ‘’journée de guérilla urbaine à Dakar’’.

‘’On ne l’imaginait pas simple, mais, non plus aussi, compliqué. Le premier rendez-vous d’Ousmane Sonko au Tribunal de Dakar, devant le juge a été particulièrement tendu. Entre profonds désaccords sur l’itinéraire, jets de lacrymogène et l’arrestation du leader de Pastef, la capitale sénégalaise a connu hier un mercredi de cendres signé de manifestants en furie. Un chaos débout dont ne se relèveront pas de sitôt certains commerces et enseignes de la grande distribution’’, ironise ainsi le journal du Groupe futurs médias (GFM).

Une situation qui a mis la capitale sénégalaise ‘’sens dessus dessous’’, estime Sud Quotidien, tandis que Walf Quotidien pointe un ‘’Chaos !’’ en relatant des manifestations à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchior, ayant nécessité le renfort de l’armée dans le maintien de l’ordre.

D’autres publications s’intéressent particulièrement au sort du député de l’opposition. C’est le cas du journal Les Echos qui estime que Sonko a été ‘’victime d’un lâche kidnapping’’.

’’Il se fait enlever par le GIGN qui le conduit à la section de recherches où il refuse de parler aux enquêteurs’’, fait savoir le journal.

Pour un dossier privé censé mettre en scelle deux citoyens en conflit, la procédure enfle et c’est désormais des charges criminelles et contraignantes qui pèsent sur la tête du leader de Pastef, déplore Kritik non sans insister sur le fait que Sonko avait vu venir en alertant, après le blocage de son convoi, sur les visées politiques du dossier.

Sonko a gardé le silence même sur son identité, croit savoir Libération, qui raconte que face aux enquêteurs, le leader de Pastef a opposé le silence total, en présence de ses avocats. ‘’Prié de décliner son identité, Ousmane Sonko a refusé de répondre à la question’’, ajoute la publication.

‘’Sonko en garde à vue, et de trois pour Macky’’, écrit en Une Le Témoin.

Selon le journal, ‘’en neuf ans de pouvoir et sous les motifs les plus fallacieux, l’actuel président de la République a jeté en prison ses plus sérieux opposants. Actuel chef de l’opposition, Ousmane Sonko est privé de liberté depuis hier occasionnant de violentes manifestations à Dakar et sa banlieue avec des pillages’’. APS

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