Rétro -Actualité : L’Au-revoir politique de 2021…

2021 se tire, 2022 annonce de nouvelles perspectives dans le champ politique au Sénégal. Avec des élections Locales prévues le 23 janvier et une campagne qui démarre le 8 janvier, ils sont nombreux à craindre le pire. C’est dire que l’actualité politique de cette année qui s’achève est loin de son épilogue pour l’année qui démarre.

A cet effet, peut-on retenir de cette année les points d’accords et de désaccord notés lors du dialogue politique, les révisions apportées dans le Code électorale; les dépôts des listes pour les locales, les dissensions notées entre opposition et pouvoir, particulièrement Yewwi Askan Wi qui a vu ses listes rejetées dans nombre de localités, et les recours auprès de la Cour Suprême. Mais aussi les investitures au niveau de la Coalition présidentielle qui a noté plusieurs frustrations motivant, ainsi des listes parallèles qui, selon le chef de l’Apr, auraient eu son onction.

Entre autres sujets, on peut noter l’avènement du CUDIS qui a initié la Charte de non violence. Mais aussi le cas du sieur Djibril Ngom de Matam qui avait fui avec les listes de YAW.  La suppression du poste de Premier Ministre et son retour.  Entre autres faits qui ont marqué l’actualité politique au Sénégal, les maires sortants, soit des ténors (dont Aïssata Tall Sall) qui ont accepté de céder leur place, sur demande de Macky, la candidature de Diouf Sarr au détriment de Amadou Ba, celle de Mame Mbaye Niang qui accuse son camarade de Parti d’avoir plagié son programme. Morceaux choisis.

Le nouveau Code électoral

C’est le lundi 12 juillet 2021 que l’Assemblée nationale a validé, à la majorité des voix le projet de loi consacrant un nouveau code électoral. Les députés ont voté, en session extraordinaire, et à l’issue de débats houleux, dans la division, ce nouveau code électoral qui se voulait pourtant consensuel. Ce, au moment où un dialogue politique avait été lancé, en janvier 2020, pour déboucher sur un document approuvé des différentes parties prenantes; à savoir la majorité, l’opposition, les non-alignés et la société civile.

A cet effet, les points d’accord devaient être entérinés par le Président de la République dont l’arbitrage était aussi attendu sur les points de discorde. Et d’après Déthié Fall, « tous ces mois de dialogue n’ont conduit à rien. Des points cruciaux comme l’utilisation du bulletin unique pour la présidentielle ou encore la mise sur pied d’un organe indépendant pour l’organisation des élections, toutes réclamées par l’opposition, n’ont pas été prises en compte« .

Manque de consensus

Pour sa part, venu défendre le projet, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Antoine Félix Diome assurait que les points n’ayant pas fait l’objet de consensus n’ont pas été retenus : « 165 réunions ont été organisées en 20 mois pour aboutir au nouveau code électoral. Le contenu et la rédaction des 65 articles ont fait l’objet d’un consensus de tous les acteurs« . « Comment viser une personne avec quelque chose en cours depuis plusieurs années? Ces articles n’ont pas changé depuis le code de 1992« , réagissait-il sur les articles 29 et 30 qui, selon les députés de l’opposition, visent la mise à l’écart des candidats à la présidentielle de 2024 tels que Khalifa Sall, Karim Wade ou encore Ousmane Sonko.

Parlons des Locales

Elles sont prévues le 23 janvier 2022. Et les Sénégalais ont assisté à un avant-goût des violences que craignent bon nombre d’observateurs lors de ces élections. Ce fut le cas à Ziguinchor où des partisans de Doudou Ka et Ousmane Sonko se sont affrontés, occasionnant plusieurs blessés.

Et face à la presse, le leader de Pastef n’avait pas manqué d’indexer la police nationale qui, selon lui, avait refusé d’être « une police professionnelle« . Non sans regretter des éléments de Doudou Ka « venus pour déloger la réunion, parce qu’il n’était pas question que je puisse tenir une réunion dans le fief de Doudou Ka. Au fur et à mesure, la tension est montée. On est venu nous signaler qu’un des garçons de la JPS, la Jeunesse patriotique, avait été poignardé et qu’il perdait beaucoup de sang« .

Charte de non-violence

Par la suite, on assistera à l’entrée en jeu du Cadre unitaire de l’Islam (CUDIS) qui invite les politicien à la Charte de non violence pour des élections apaisées. Une charte qui ne fait pas l’unanimité au sein de l’opposition qui y voit une ruse de Macky. C’est le cas de Sonko qui, à la face du monde a fait part de son refus de la signer.

« Demain, si Macky Sall décide de détourner les voix des Sénégalais le 23 janvier 2022 après les élections Locales, on nous dira, non, vous ne pouvez pas réagir parce que vous avez signé la Charte. S’il décide de se représenter pour un troisième mandat, on nous dira la même chose… C’est la raison pour laquelle, je ne signerai pas cette Charte… Je suis un artisan de la paix. C’est le début de la non-violence« , s’était justifié Ousmane Sonko. Il sera appuyé par les membres de sa Coalition Yewwi Askan Wi.

La réaction de BBY ne s’est pas fait prier. « Nous condamnons la posture de pyromanes violents adoptée par des aventuriers , inexpérimentés, narcissiques, arrogants, irresponsables et illuminés« , réagissait Fatoumata Ba Niang, porte-parole du jour, qui accuse Ousmane Sonko et Barthélémy Dias d’anti-modèles.

 Macky Sall auteur des violences

Et à en croire la conférence des leaders de YAW, le président Macky Sall est l’unique auteur des violences que subies l’opposition. D’ailleurs, le mémorandum qui a été fait après les émeutes de mars a été violé par Macky Sall. « C’est lui le Président qui est l’agresseur. On nous attaque de partout. Macky Sall est le seul détenteur de la violence avec son arsenal juridique et sécuritaire. Nous avons respecté les recommandations des guides religieux qui ont appelé à la paix (…) Mais, Macky Sall a tout violé. C’est pourquoi nous ne signons pas la charte« , réagissaient-ils.

Des événements qui surviennent après les dissensions notées lors de la cérémonie de lancement de ladite Coalition, le 02 septembre dernier, avec Bougane Guèye Dany qui avait décidé de signer sous réserve la charte de la Coalition Yewwi Askan Wi. Et après moult « altercations », Khalifa Sall et Cie avaient décidé de rejeter la réserve du leader de Geum Sa Bopp, à l’unanimité. Et pour motif, « les symboles incriminés restent donc inchangés et ne sont susceptibles d’aucune remise en question. Monsieur Bougane Gueye est libre d’en tirer toutes les conséquences dans le sens de la confirmation, sans réserves, ou du retrait de sa signature« .

Recours et trahison

Il a beaucoup été question des Locales en cette année. C’est le cas aussi lors des dépôts des listes, dont bon nombre ont été rejetées par, selon l’opposition, Macky « en complicité avec des préfets et sous-préfets« . Ce qui avait occasionné des recours dont certains ont été acceptés et d’autres refusés. C’est le cas, toujours de Yewwi Askan Wi qui a, finalement obtenu gain de cause sauf pour ses liste à Kédougou. Mais aussi le Coalition Gueum Sa Bopp, dont Bougane qui ne sera, finalement pas candidat pour la Ville de Dakar.

Mais aussi un fait insolite, le cas de Djibril Ngom, du nom du Coordonnateur de YAW à Matam, ce dernier avait fuit avec les listes de sa Coalition avant de se réfugier dans BBY. Ce qu’ont dénoncé, avec la dernière énergie Déthié Fall et Cie qui ont annoncé une plainte contre ce dernier. Non sans lancer une pétition pour traduire le Président Macky Sall pour « haute trahison », devant la Haute Cour de justice.

Lutte capitale

Dakar, capitale de tous les enjeux lors de ces élections Locales. Après avoir « écarté » Khalifa Sall, selon l’opposition, ils sont deux, selon nombre d’observateurs, candidats sérieux pour la Ville. Il s’agit de Diouf Sarr dont la candidature, du moins, ne fait pas l’unanimité au sein de la Mouvance présidentielle et de Barthélémy Dias, qualifié de rebelle et lieutenant de l’ancien maire socialiste et leader de Taxawu.

En effet, le choix de Diouf Sarr n’a pas manqué de susciter la curiosité, mais aussi la polémique. Mame Mbaye Niang qui a décidé de créer sa liste parallèle n’arrête de l’attaquer et de l’accuser d’avoir plagié son programme. Et de l’autre côté, le maire de Mermoz Sacré-Cœur qui n’a pas dit son dernier mot. Pour sa part, le maire de Yoff, pour son calme « légendaire », est en train de dérouler son programme en attendant la campagne au côté de Amadou Ba, jusque-là pressenti pour la Ville. L’ancien ministre des finances a décidé de céder, par on ne sait quel miracle, sa place à son frère de parti.

Redistribution de leadership

D’où certaines polémique sur une promesse que lui aurait fait le Président Sall, avec le retour du Poste de Premier ministre. Ce qui, selon certains, aurait motivé Amadou BA à se plier et soutenir le ministre de la Santé.

C’est le cas, aussi de Aïssata Tall Sall qui, après 12 ans de magistère à la tête de la commune de Podor, a pris « librement » la décision de ne pas se représenter. « En effet, s’est-elle justifiée, suite à l’entretien que j’ai eu avec le Président Macky Sall, chef de la majorité présidentielle, j’ai exprimé le vœu que la liste de Benno Bok Yakaar de la commune de Podor soit une liste consensuelle ouverte à toutes les forces politiques en présence dans la ville. Ce qu’il a accepté« .

Politique, 2021 se meurt, et 2022 naît politique avec des Locales qui ont même fait annuler le face-à-face présidentiel avec la presse. Pour éviter le parti-pris ? Espérons-le.

1 COMMENTAIRE
  • JSS

    lol, sur ces 6 images, 4 concernent Sonko donc ki é l’hommes de l’année 2021?

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