L’épidémie de choléra qui frappe la République démocratique du Congo (RDC) est la plus grave enregistrée dans le pays depuis 25 ans, avec plus de 64.000 cas et près de 1.900 décès depuis le début de l’année, a alerté mardi le fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
« Les enfants représentent près d’un quart des contaminations, avec 14.818 cas et 340 décès recensés à ce jour », a déclaré le représentant de l’UNICEF en RDC, John Agbor, rapporte Anadolu.
Au total, 17 des 26 provinces du pays sont touchées, dont Kinshasa. « Les enfants congolais ne devraient pas être aussi durement touchés par une maladie qui est pourtant évitable », a-t-il ajouté appelant le gouvernement à renforcer les investissements dans l’accès à l’eau potable, l’assainissement, l’hygiène et les services de santé, en particulier dans les zones les plus exposées.
Dans la capitale, 16 des 62 enfants vivant dans un foyer collectif sont morts après l’apparition de la maladie dans l’orphelinat, selon l’agence.
L’UNICEF souligne que l’accès limité à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement alimente la propagation du choléra.
Selon l’Enquête démographique et sanitaire 2024-2025, seuls 43 % des Congolais ont accès à des services d’eau de base, et 15 % à des installations sanitaires adéquates.
La crise est aggravée par les conflits persistants dans l’est du pays, les déplacements massifs de populations, les inondations et l’urbanisation rapide et non planifiée, qui fragilisent davantage les systèmes d’eau et d’assainissement.
Dans certaines zones auparavant peu exposées, comme Kinshasa, le manque de sensibilisation et les retards dans la recherche de soins ont entraîné des taux de mortalité particulièrement élevés, dit encore l’UNICEF.
Face à l’ampleur de l’épidémie, le gouvernement congolais a lancé un Plan multisectoriel d’élimination du choléra 2023-2027, doté d’un budget prévisionnel de 192 millions de dollars, mais jugé gravement sous-financé.
Une initiative baptisée « Le fleuve Congo sans choléra » vise également à renforcer les contrôles sanitaires le long du fleuve qui traverse le pays du Nord au Sud. L’agence estime avoir besoin d’environ six millions de dollars en 2026 pour maintenir une réponse efficace.
