Ranérou : L’accès aux soins pour les adolescents, un véritable parcours du combattant

Dans le département de Ranérou, situé dans la zone sylvo-pastorale du Ferlo au Sénégal, l’accès aux soins pour les adolescents demeure un défi majeur. La vaste superficie de cette région, qui s’étend sur plus de 15 000 km², contraste avec le manque d’infrastructures sanitaires disponibles pour sa population estimée à 103 203 habitants.

Malgré la construction d’une dizaine de postes de santé, équipés chacun d’un infirmier et d’une sage-femme, de nombreuses localités restent dépourvues de structures de soins. En 2023, le département comptait seulement 2 médecins généralistes, 15 sage-femmes d’État et 29 infirmiers et assistants. Cet effectif limité peine à répondre aux besoins d’une population dispersée sur un vaste territoire. La prise en charge des adolescents est particulièrement préoccupante. Les services adaptés à leurs besoins spécifiques sont rares et principalement concentrés dans les grands postes de santé, obligeant les jeunes, souvent accompagnés de leurs mères, à parcourir de longues distances pour des consultations.

L’absence de centre dédié aux adolescents dans le département aggrave la situation, notamment en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive. Les grossesses précoces, fréquentes chez les collégiennes et lycéennes, sont exacerbées par des obstacles socioculturels et la stigmatisation, dissuadant les jeunes filles de consulter. Face à ce constat, des initiatives locales, comme le système d’alerte et les causeries de sensibilisation mis en place par le comité départemental consultatif de la femme, tentent de pallier les insuffisances du système. Ces actions visent à informer les adolescentes sur leur santé sexuelle, la contraception et à déconstruire les mythes, tout en luttant contre les mariages précoces. Les acteurs locaux plaident pour un renforcement des infrastructures sanitaires et la création de centres dédiés aux adolescents, afin d’améliorer l’accès aux soins et de réduire les grossesses précoces dans cette région confrontée à d’importants défis structurels. « Récemment, j’ai reçu une jeune fille enceinte célibataire. J’ai sensibilisé sa mère contre l’avortement et orienté l’adolescente vers un poste de santé pour un suivi prénatal », témoigne Mansour Diop, premier infirmier chef de poste de Ranérou. D’après *Sud Quotidien*.

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