Président Macky Sall, il est encore possible de se réconcilier avec ton peuple -Dr Papa Ndary NIANG*

Dans un contexte de pandémie à COVID 19 marquée par le durcissement quotidien des restrictions pour sauver nos vies au détriment de l’économie, les sénégalais ont fini par montrer leur ras le bol sur les mesures prises par les autorités depuis plus d’un an maintenant. En réalité, les sénégalais ruminaient leur mal en patience et cherchaient l’occasion d’extérioriser les frustrations vécues durant cette pandémie. L’on se demande quelle mouche a piqué nos autorités pour tomber dans le piège du « fossoyeur enterré vivant » par une jeunesse qui a cassé tous les verrous de la République pour reprendre son dû confié au président Macky SALL par la voie démocratique. Le premier point positif de la décision du Président Macky SALL depuis le début de la pandémie devant l’urgence de la situation a été de se passer de la Science pour alléger davantage le couvre-feu prenant le contrepied du comité scientifique pour répondre à une demande sociale qui était de mettre un terme immédiat aux restrictions liées au couvre-feu. » Macky a pris cette décision quasiment seul au regard de la situation de chaos que traversait le pays ces derniers jours avec les manifestations que nous avons vécues. Je m’incline d’ailleurs pieusement devant la mémoire de nos disparus. Pour revenir sur la décision de réviser l’heure du couvre-feu, je crois qu’il a vu juste et ce sont ces paramètres socioculturels que l’État n’avait pas intégrés initialement dans le processus de prise de décision. J’avais alerté à un moment donné, en vain.

Par contre, décréter la fin de la situation de catastrophe sanitaire est prématurée car les données épidémiologiques ne présagent pas d’une tendance baissière soutenue des contaminations ces prochains jours. Il faut même craindre une 3éme vague dans les 15 prochains jours comme conséquence éventuelle des manifestations tous azimuts dans le pays. Au regard de ce risque, nous devrions continuer à respecter les mesures barrières et accélérer le processus de vaccination des populations avant que le Chef de l’État ne décrète objectivement la fin de la situation de catastrophe sanitaire. L’activité économique doit reprendre mais avec une vigilance maintenue.
Et la campagne de vaccination gagnerait à être diligentée par l’augmentation de la mise à disposition des vaccins tout en restant prudent sur le vaccin Astrazeneca. Il est nécessaire de rectifier les erreurs de casting liées à la volonté de sensibiliser les populations sur l’utilité du vaccin. En tout état de cause, la campagne a fini par convaincre les sénégalais à accepter le vaccin et désormais elle est devenue demandeuse de vaccination. En attendant d’avoir plus de vaccins, le programme de vaccination doit s’adresser aux cibles prioritaires (personnes de plus de 65 ans, personnes à comorbidité, personnel médical, paramédical et de soutien). J’insiste une fois de plus sur l’impérieuse nécessité d’y intégrer très rapidement les vétérinaires, les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens au risque de développer le syndrome des comorbidités induites. Enfin, pour finir avec le plan de vaccination, les prochaines cibles devront être les forces de défense et de sécurité du pays, les enseignants, puis les populations de 45 à 65 ans et enfin les moins de 45 ans.

Maintenant, revenant sur la crise sociale actuelle, les évènements vécus sont très regrettables, très pénibles. Nous avons vécu un chaos qui restera un traumatisme national au même titre que la pandémie à COVID 19. Notre pays cité en exemple partout, un havre de paix, de liberté, d’indépendance, de solidarité mutuelle, un pays de Téranga a basculé dans une violence extrême à tel point d’être la une de la Presse Mondiale, c’est la honte à l’extrême. Nous sommes tous meurtris dans nos chairs et nos os.

La jeunesse a des exigences légitimes que nos dirigeants ont l’obligation de satisfaire. Je reste persuadé que le 21è siècle est celui de la jeunesse africaine. J’ai sillonné l’Afrique pour déployer des stratégies de développement dans une trentaine de pays en 29 ans et partout j’ai été séduit par le génie et l’audace des jeunes africains. Il faut que nos dirigeants leur donnent l’opportunité d’exprimer leurs talents pour l’émergence de l’Afrique. C’est tout ce que les jeunes demandent, servir leur continent pour demeurer dignes.

L’erreur de nos dirigeants est de vouloir administrer des thérapies inachevées avec une bande de copains ou de businessmen. Et, cette approche ne peut plus perdurer en Afrique. L’Afrique ne peut pas être le berceau de l’Humanité, le berceau de la science et être bon dernier au classement des nations. Et pourtant au plan international, il y a partout des africains dont l’expertise est reconnue.

Je ne fais pas le procès du Président Macky SALL ; je crois qu’il reste animé par une volonté de bien faire et je reste persuadé que tous les sénégalais prient pour qu’il réussisse son mandat, car son échec impacterait voire hypothéquerait des générations entières de sénégalais pour ne pas dire d’africains. C’est une grosse responsabilité. Pour y parvenir, le Président Macky SALL doit dénicher les compétences où qu’elles se trouvent, sans relent politique et ainsi, en parfaite synergie le Sénégal pourra réussir le pari de l’émergence.

Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Si Le Président Macky SALL s’obstine à faire avec les mêmes depuis 9 ans, il échouera une énième fois, et ce serait une catastrophe pour le pays. Le Président Macky SALL doit prendre dans les 3 prochaines semaines des mesures hardies pour une vraie rupture de la gouvernance de ce pays. Il y a des compétences sénégalaises prêtes à l’appuyer. Il faudra qu’il accepte de se refaire un sang neuf autour de lui et d’être réceptif aux avis et critiques venant de ces compétences dont la seule préoccupation est de réussir le décollage économique du Sénégal.

Les intellectuels que nous sommes sont là pour l’aider et pas le contraire. Malheureusement, à leurs stations, très souvent nos chefs d’États nous voient de leurs trônes, alors qu’en réalité c’est eux qui ont besoin de nous pour réussir. Nos présidents ont tout intérêt à s’entourer de ces catégories de personnes pour pouvoir prendre les bonnes décisions. Avec ou sans Macky, quel que soit le Président de la République, nous continuerons à vivre de notre expertise en toute indépendance. Alors, n’est-ce pas plus facile d’impliquer ces gens dans la gouvernance du pays ? Si le Président veut récompenser la fidélité de ses militants, qu’il leur donne des postes à la hauteur de leurs capacités pour respecter l’équité. Mais, il faudra arrêter de heurter la sensibilité des sénégalais et cultiver l’humilité de la part de nos gouvernants.

Enfin, la presse aussi a une grosse responsabilité dans l’éveil des consciences. La Presse doit revoir les personnes à qui elle offre une tribune pour assainir le paysage médiatique. La Presse doit donner à la jeunesse des modèles pour insuffler les ambitions qu’elle nourrit pour le Sénégal.

J’espère que le Président Macky SALL fera très rapidement les ruptures pour pouvoir partir par la Grande porte. C’est tout le mal que je lui souhaite. 10 mesures immédiates le réconcilieraient rapidement avec son peuple malgré tout le drame vécu. La balle est dans son camp.

*Dr Papa Ndary NIANG
Vétérinaire, Expert Food Drug and Administration (FDA)/ Canada-USA
Master of science en Biologie Animale
Expert International en Stratégie et Management
Expert des Systèmes de Management ISO 9001, 22000, 14001, 45001, 17025, IFS/BRC
Auditeur Qualité, certifié IRCA
Directeur du Cabinet AFRIQUE EMERGENCE CONSEIL (AEC)
Mail : drniang@afriqueemergenceconseil.com

3 COMMENTAIRES
  • baye le voleur

    pas avec son peuple .le peuple ne lui appartient pas. il faut dire avec le peuple

  • bill

    pas avec son peuple .le peuple ne lui appartient pas. il faut dire avec le peuple

  • Ndour Pape

    Non non macky sall kangne doyna seuk n’a dème rek li dou bene dou niar daniou sone si injustice bimou incarné si senegal ak démocratie bimou salfagnè ak sa garou nitt yomou bayi niouye def loulene nekh si alalou rewmi mansour Faye mame mbaye niang cheikh oumar Hanne aliou sall youssou ndour birima ndiaye et tant d’autre dafa beuri doyna

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