Pour comprendre Cheikh Yérim Seck et son Scanner (Par Alassane K. Kitane)*
1. Pourquoi il a changé de posture sur l’affaire Petrotim ?
2. Comment il a « travaillé » pour les Sall en salissant le nom des Wade
3. Archéologie des pratiques peu orthodoxes d’un journaliste trop singulier
L’homme qui sermonnait la BBC pour son enquête « non professionnelle » sur l’affaire Petrotim a donc semble-t-il ravalé ses critiques en aboutissant aux même conclusions ! Cet homme pourrait donc demain revenir sur ses fausses révélations pour blanchir Macky Sall. Il fait du journalisme un moyen de lobbying, de pression ou simplement de chantage comme le disait un président africain à qui il a essayé d’arracher des sous avant de le traiter de dément suite au refus de ce dernier.
Rappel : Enquête à charge sur l’affaire Petrotim : Quand Cheikh Yerim Seck fait la morale
Ce pays est quand même étonnant ! Alors que ses confrères de la BBC ont étayé les graves révélations faites depuis longtemps par des sénégalais sur la gestion du pétrole, Monsieur Cheikh Yérim Seck vole au secours de ses amis de la présidence en chargeant BBC. Comme pour étouffer l’affaire en stigmatisant la méthodologie de travail de ses confrères, il prétend qu’ils ont fait une enquête à charge contre Aliou Sall. Rien sur le fond du dossier. Rien sur la Banque de Dakar. Rien sur la genèse mystérieuse des affaires du frère du président ! Monsieur Seck préfère s’en prendre à ses confères en les accusant d’avoir mené une enquête à charge. Pour rafraîchir la mémoire des Sénégalais, nous publions ici des coupures de presse qui mettent à nue les mêmes pratiques qui avaient servi à Cheikh Yérim de méthode pour faire le procès sans état d’âme des Wade.
Dakaractu.com 5 Avril 2012
« Macky Sall hérite d’un palais totalement « dévalisé » (Par Cheikh Yérim Seck)
« Grande a été la surprise de Macky Sall et de son épouse quand ils ont pris possession du palais le 2 avril, après avoir raccompagné Abdoulaye et Viviane Wade. La grosse bâtisse coloniale qui surplombe l’océan a été laissée totalement vide au nouveau couple présidentiel. Tous les objets décoratifs ont été pris. A commencer par les meubles. Les fauteuils, tables, bibelots, chaises… ont été emportés. De même que les nombreux tableaux qui ornaient les longs murs du bâtiment. Même les moquettes ont été « dévalisées ». Quand Macky Sall est arrivé au bureau présidentiel, il y a trouvé des moquettes sales qui venaient sans doute d’être sorties du magasin et d’y être installées. Même le fauteuil du bureau a été remplacé par une chaise pour le moins inconfortable. Le nouveau locataire des lieux a été obligé d’acquérir sur le marché un nouveau siège sur lequel s’installer pour pouvoir travailler. Même le cheval en fer connu des habitués du palais, qui ornait le grand hall de la résidence, a été emporté par les Wade. Ces derniers ont déménagé avec tout ce qui faisait le charme des lieux… »
REMARQUE Il n’y a nulle trace ici d’une enquête équilibrée, car Monsieur Cheikh Yériml Seck n’a, à aucun moment, donné la parole aux mis en cause. Aujourd’hui il reproche à ses confrères le même péché. Allez savoir ce qui a changé, mais le verdict (voir l’article ci-dessous) de la gouvernante du Palais montre que ces révélations étaient matériellement impossibles, car la gestion du Palais est sous l’autorité d’une personne assermentée dont la crédibilité n’a jamais été écorchée.
Verdict de la gouvernante du Palais
« Objets emportés- La gouvernante du palais blanchit Me Wade »
Jeudi, 08 Novembre 2012 13:39
« Alors que les nouvelles autorités criaient sur tous les toits que Me Wade avait emporté des tapis, des tableaux d’arts et autres objets de valeurs en quittant le Palais, voilà que la gouvernante vient apporter un cinglant démenti. En effet, des sources proches de l’ancien président de la République révèlent que Me Wade a été officiellement saisi par la gouvernante du Palais de la République par correspondance lui demandant de venir récupérer 163 objets lui appartenant. Il s’agit selon des sources bien informées de tableaux d’art, de tapis, d’objets et plusieurs autres objets. « L’ancien président a bien reçu la correspondance et ce qui l’attriste, c’est tout ce bruit qui avait été fait au lendemain de son départ du Palais. Beaucoup de gens l’avaient accusé d’avoir volé des biens notamment des tapis et des tableaux d’art », confie un proche de l’ancien président de la République. Me Wade a ainsi demandé à son bras droit l’ancien ministre d’Etat Mamour Cissé d’aller récupérer tous ces objets lui appartenant. »
Georges Nesta Diop
REMARQUE : Le même Cheikh Yérim sur l’entretien que Macky Sall aurait eu avec le Khalif général des mourides (article ci-dessous). La qualité du texte montre qu’il a été publié dans la précipitation, tout ça dans le but de nuire. La question est de savoir comment un journaliste qui a pu écrire des choses si horribles avec autant de légèreté peut avoir l’outrecuidance de venir nous faire une contre-expertise sur l’enquête de BBC ? Ce pays est vraiment peu aimé par certains de ses fils !
« Exclusif! Qu’a dit Macky Sall du régime Wade au khalife général des mourides ? (Par Cheikh Yérim Seck)
12/04/12 DAKARACTU.COM
« Durant 30 mn, à Mbacké Kadjor, le tout nouveau président de la République, Macky Sall, a tenu à prendre à témoin le khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Makhtar Mbacké, et à lui décrire l’état dans lequel Abdoulaye Wade lui a remis le Sénégal. Macky a commencé par le palais, indiquant au guide religieux qu’il n’y a rien trouvé en arrivant: ni mobilier, ni décorations, pas même de chaises ni de moquettes… Tout ce qui s’y trouvait, et qui est appartient à l’Etat, a été emporté. Puis il lui a rapporté les cas de vol qu’il a constatés depuis sa prise de fonction: des centaines de véhicules dérobés, le matériel audiovisuel de la présidence emporté, l’outil de travail (matériel informatique, mobilier de bureau…) pillé… Puis Macky Sall en est venu à l’état de la trésorerie du pays. Il a tenu à faire remarquer au khalife qu’à son départ Abdou Diouf avait laissé à Abdoulaye Wade 200 milliards de francs cfa dans les caisses de l’Etat. Tandis que Wade a déjà exécuté la quasi-totalité du budget de cette année 2012 de la présidence, tout comme nombre de ministres l’ont fait dans leurs départements. Non sans faire remarquer qu’il n’a hérité d’aucun fonds destiné à préparer la future campagne agricole ni à faire face à la crise alimentaire qui pointe à l’horizon. Tout au contraire, on lui a légué des dettes comme cette ardoise mensuelle de 500 millions de francs cfa, rien pour la facture de téléphone de la présidence. Et des déficits abyssaux creusés par des faits graves de mauvaise gestion. Au bout de cette démonstration, Macky Sall a indiqué au khalife qu’il ne pouvait pas ne pas passer au peigne fin la gestion de son prédécesseur pour situer les responsabilités de ce « désastre ». Son interlocuteur n’y a pas trouvé à redire. Place aux audits ! »
REMARQUE : Dans aucun pays avec un Trésor, un système d’impôts rodé, des fonctionnaires de l’administration rompus à la tâche ; bref dans aucun ÉTAT, il n’est possible de consommer le budget dès le mois de Mars ! De tels mensonges commandités disqualifient l’aventurier de Conakry (nous reviendrons sur ses relations avec Dadis). L’ancien journaliste du fameux magazine « Jeune Afrique » n’est pas pauvre, et ses relations amicales avec le Palais sont loin d’être purement amicales. Il faut juste rappeler que les questions soulevées par BBC et les suspicions de délit d’initié ont été mises au jour par la presse nationale depuis belle lurette. Les temps sont graves, et il suffit d’imaginer la vie de certains amis du Palais sans Macky Sall pour comprendre leur désarroi et leurs vaines tentatives d’absoudre ce personnage. Jamais dans l’histoire politique de notre pays le faux n’a été autant entretenu comme méthode de gouvernance. Le complot contre la vérité a des limites, car tôt ou tard celle-ci triomphera.
Le journaliste Aliou Sall, frère du président, devient pétrolier !
25/10/2012 Dakaractu.com (texto)
(BCE) – Pour ceux qui ne le connaissent pas, Aliou Sall est le jeune frère de Macky Sall. Il est journaliste de profession. Ces dernières années, Aliou Sall était en poste à Pékin, comme attaché diplomatique chargé de la communication a l’ambassade du Sénégal en Chine. Mais depuis que son frère a été élu à la présidence de la République, Aliou Sall est de plus en plus souvent à Dakar, et il est courant de le rencontrer dans un hôtel huppé de Dakar, où il reçoit de façon continue et quotidienne des hommes d’affaires de nationalités diverses et variées. Des enquêtes prouvent que Aliou Sall a monté une société dénommée PETRO-TIM SENEGAL SAU, domiciliée dans le quartier huppé des Almadies. PETRO-TIM SENEGAL SAU a obtenu deux permis offshore au nez et à la barbe de Tullow Oil, un géant pétrolier. La société a été créée en Juillet 2012, 4 mois après l’arrivée de Macky Sall à la Présidence. Troublante coïncidence ! »
https://www.creationdentreprise.sn/petro-tim-senegal-sau
REMARQUE : L’irruption irrégulière et massive de la famille du Président dans les affaires du pays ne fait aucun doute ! Vouloir discréditer l’enquête de la BBC dans cette affaire de la part de Cheikh Yérim Seck, c’est vendanger le peu de crédit qui lui restait. Dans ce pays, une race de journalistes a savamment effacé la frontière entre la politique et le journalisme de sorte à surfer sur cette ambiguïté pour ternir l’image d’adversaires politiques sous le manteau de la presse. L’un des premiers indices de la mal gouvernance de Macky Sall est fourni par son obsession à s’inféoder la presse privée. Et pour dire un mot sur le fait que les parents du président sont des citoyens à part entière et que, sous ce rapport, ils ont le droit à la promotion à des postes de responsabilité, il faut souligner que cet argument est rendu caduc par le contexte dans lequel Macky a été élu par les Sénégalais. On ne peut pas après avoir combattu Wade sous le prétexte d’une omniprésence de sa famille dans la gestion du pays, venir légitimer ça pour son successeur. Il y a des choses que la loi permet mais qu’un homme d’État doit s’abstenir de s’octroyer : c’est le principe de la responsabilité. L’éthique de responsabilité transcende les lois positives et constitue, pour cette raison, à la fois le rempart contre l’abus de liberté et le bouclier contre l’abus de pouvoir.
Son confère de Leral.net l’a pourtant dénoncé comme personne ne l’a jamais fait !
* Par Alassane K. KITANE
Cheikh Y SECK est un grand journaliste,un professionnel comme il en existe peu au Sénégal d’aujourd’hui.
Les partisans des uns et des autres ne l’aiment pas ,essaient de salir sa réputation…