En marge de l’atelier de formation des journalistes sur les agendas Jeunesse, Paix et Sécurité (JPS) et Femmes, Paix et Sécurité (FPS), tenu du 1er au 3 septembre 2025 à l’île de Gorée avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Simone Mbodé Diouf, présidente de l’Association pour la Promotion du Leadership des Jeunes Femmes et Filles du Sénégal (Apel-JFF), a insisté sur le rôle déterminant des médias dans la prévention des conflits et la promotion de la paix en Afrique.
Jeune ambassadrice pour la paix de l’Union africaine, représentant l’Afrique de l’Ouest, elle a rappelé que les journalistes et professionnels des médias sont des acteurs stratégiques dans la mise en œuvre des agendas JPS et FPS : « J’ai eu la chance de travailler avec des médias dans plusieurs pays et j’ai vu l’impact qu’ils ont eu dans la prévention et la promotion de ces agendas. Ils accompagnent le développement des plans d’action nationaux, valorisent la place des femmes et attirent l’attention des gouvernements qui, parfois, signent des engagements à New York ou Genève sans toujours les mettre en œuvre. »
Une approche inclusive au Sénégal
Pour Simone Mbodé Diouf, l’intégration des médias dans le processus d’élaboration du Plan d’Action National JPS au Sénégal est une avancée notable. « Nous avons voulu une démarche inclusive. Les médias doivent être une caisse de résonance pour les acteurs qui mènent le plaidoyer, et contribuer à sensibiliser le public », a-t-elle expliqué au micro de Senego.
Leçons tirées de l’expérience gambienne
Évoquant le cas de la Gambie, elle a salué l’appropriation du processus par la jeunesse : « Ce sont les jeunes qui ont lancé et conduit le processus, en menant des consultations dans tout le pays et en mettant en place des programmes de mentorat pour valoriser les contributions des jeunes femmes. Cela correspond parfaitement à l’esprit de l’agenda JPS : un agenda pour les jeunes et par les jeunes. »
Même si elle reconnaît que le volet médiatique n’a pas été assez mis en avant en Gambie, elle souligne que les journalistes ont néanmoins joué un rôle d’amplificateur, notamment lors du lancement du Plan d’Action National, en assurant la couverture médiatique et en donnant la parole aux jeunes bâtisseurs de paix et aux partenaires.
Vers un engagement renforcé au Sénégal
Simone Mbodé Diouf espère que le Sénégal suivra bientôt l’exemple du Nigeria, de la Gambie et de la Sierra Leone, déjà engagés dans l’adoption de plans nationaux. Pour elle, la réussite de ces processus passe nécessairement par une implication accrue des médias : « Notre objectif est de faire en sorte que chaque citoyen comprenne que la paix n’est pas une option mais une responsabilité partagée. »