Le Président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, s’est adressé aux députés du Parlement de la CEDEAO lors d’une séance de questions-réponses. Nous avons choisi quelques extraits de cette présentation pour aborder les questions économiques, politiques et environnementales.
Le paysage économique mondial en 2025 a été marqué par un vaste processus d’ajustement des politiques et des réglementations, principalement en réponse à une inflation persistante, à l’exacerbation des tensions géopolitiques, aux vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement et à la nécessité d’une transition numérique et écologique. Dans ce contexte, la croissance économique mondiale devrait ralentir, passant de 3,3 % en 2024 à 3,2 % en 2025, puis à 3,1 % en 2026. Cependant, l’inflation devrait continuer de diminuer, passant de 5,8 % en 2024 à 4,3 % en 2025, pour atteindre 3,7 % en 2026. L’indice global des matières premières a également montré une baisse des prix des principales matières premières, notamment du pétrole brut et du gaz.
Malgré un contexte économique mondial difficile, conjugué à des chocs internes tels que l’insécurité persistante, les conflits et un niveau élevé de dette publique, les économies africaines restent résilientes. La croissance économique du continent devrait atteindre 4,1 % en 2025 et 2026, contre 3,6 % en 2024. L’inflation devrait diminuer, passant de 18,4 % en 2024 à 12,9 % en 2025, puis à 11,3 % en 2026. Cependant, le déficit budgétaire devrait se creuser pour atteindre 5,9 % du PIB en 2025, contre 5,2 % du PIB en 2024. La dette publique devrait rester élevée mais stable à 64,5 % en 2025, soit le même niveau qu’en 2024.
Les économies de la CEDEAO se caractérisent en 2025 par leur résilience, malgré de nombreux chocs internes et externes. La région enregistrerait une croissance de 4,6 % en 2025 contre 4,3 % en 2024. Cette tendance devrait se poursuivre en 2026, avec un taux de croissance régional de 5,0 %. La performance économique de la région serait soutenue par la mise en œuvre de réformes visant à accroître les marges de manœuvre budgétaires et à favoriser la croissance dans tous les secteurs, notamment dans les industries extractives.
En matière de stabilité, de paix et de sécurité régionale, l’accent a été mis sur la diplomatie préventive, la médiation, la consolidation de la démocratie et le soutien à une gouvernance inclusive, conformément à l’évolution de la dynamique politique et sécuritaire au sein de la Communauté. La Commission a poursuivi son engagement à relever les défis politiques et de gouvernance, notamment en Guinée-Bissau et au Libéria, en soutenant les États membres dans leurs processus électoraux, tout en gérant les implications du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO.
Le Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO s’est réuni à Abuja en mars pour approuver les recommandations visant à achever la rotation du personnel de la FAC et de la Division des opérations de soutien à la paix (PSOD), à revoir les critères de rotation et à assurer le transfert sans heurts de la mémoire institutionnelle. La réunion a également réaffirmé l’engagement des États membres à préparer les unités promises pour la FAC et la brigade antiterroriste forte de 1 650 hommes.
Conformément à la directive de la Conférence, une mission d’évaluation a été menée en Gambie et en Guinée-Bissau. Cette mission a évalué les répercussions politiques, sécuritaires et financières de la Mission de la CEDEAO en Gambie (ECOMIG) et de la Mission d’appui à la stabilisation de la CEDEAO en Guinée-Bissau (MASGB). L’évaluation a mis en évidence la nécessité de renforcer la formation, d’élaborer une stratégie de sortie pour l’ECOMIG et d’améliorer les mécanismes de suivi et d’évaluation afin de pérenniser les acquis en matière de paix et de stabilité.
En matière de lutte contre le terrorisme, les missions d’évaluation menées en Côte d’Ivoire et au Bénin en mars ont révélé des préoccupations concernant la diminution de la coopération en matière de sécurité avec l’Alliance des États du Sahel (AES), compliquant les efforts de sécurité aux frontières et de lutte contre le terrorisme. Une analyse des incidents terroristes a montré que, si le nombre d’attaques a légèrement baissé en 2025, le nombre de victimes a augmenté de plus de 14 %, en grande partie à cause de l’utilisation accrue d’engins explosifs improvisés (EEI). La Commission a intensifié sa collaboration en matière de partage de renseignements, de formation spécialisée à la lutte contre les EEI et d’activation d’une force régionale pour contrer le terrorisme.
La Commission a poursuivi la consolidation et l’approfondissement de l’intégration économique par la mise en œuvre d’activités visant à renforcer la zone de libre-échange, l’union douanière, l’établissement du marché commun et la création de l’union monétaire de la CEDEAO.
Pour améliorer la libre circulation des personnes, la Commission a lancé la deuxième phase du projet d’appui à la libre circulation des personnes et à la migration en Afrique de l’Ouest (projet LCM II). La première phase du développement du portail en ligne ECOVISA a été validée lors d’une réunion d’experts tenue en mars. À ce jour, six États membres (Sénégal, Guinée-Bissau, Ghana, Bénin, Gambie et Sierra Leone) mettent en œuvre la carte nationale d’identité biométrique de la CEDEAO (ENBIC). La Gazette
