Ousmane Sonko digne héritier de Cheikh Anta Diop (Contribution)

Comme à son habitude, la dernière sortie de Sonko a encore détoné. Aveuglés par le vil objectif de plaire à un commandant qui a perdu le contrôle du navire en pleine tempête de COVID-19, les thuriféraires et autres hurluberlus apéristes ont tenté, dans un exercice périlleux et infructueux, d’apporter la réplique au leader du parti Pastef. En vain. Que vaut d’ailleurs une riposte signée par l’insignifiant Samuel Sarr, l’outrecuidant Ibrahima Sène, la très parasite Aminata Touré ou encore un Souleymane Ndéné Ndiaye, champion des transhumants, qui ne s’embarrasse d’aucun scrupule? Des broutilles!

Nous préférons plutôt nous attarder sur le symbolisme de la nouvelle posture communicationnelle de Sonko qui privilégie dorénavant l’usage d’une langue nationale. D’ailleurs, voir la RFI contrainte de traduire les propos d’un chef politique issu d’un pays francophone est un fait suffisamment inédit pour ne pas être souligné. Le pharaon de Ceytu, Cheikh Anta Diop, en serait certainement fier. Entendre un leader politique africain proclamer ouvertement qu’il recourt, dans ses communications, à une langue nationale, majoritairement parlée par son peuple, est en soi une décision révolutionnaire, une prémisse à l’acquisition d’une souveraineté culturelle durable. C’est attaquer la source d’un mal bien enraciné et profondément enfoui
dans notre subconscient d’aliéné culturel au point que toute référence à un recours aux langues nationales fait monter les tenants d’une rectitude linguistique sur leurs grands chevaux. Le spectre de la menace sur la cohésion nationale est ainsi vite agité. Injustement. Égoïstement. Et, comble de la turpitude, par de soi-disant intellectuels dont le nombrilisme identitaire empêche toute objectivité dans l’analyse.

La source du mal

La littérature est foisonnante sur les causes du retard du continent africain. Si, de nos jours, la responsabilité d’une classe dirigeante incompétente et insensible au sort des populations est totalement engagée dans cette faillite dramatique, il n’en demeure pas moins que les populations continuent de supporter le fardeau éternel des affres de la colonisation que l’élite dirigeante a fini par rendre banale tant elle est asservie. Si, pendant de très nombreuses années, l’exploitation de nos nombreuses ressources humaines et naturelles pour satisfaire les besoins de l’ancien colonisateur a pu réussir et se poursuit d’ailleurs, c’est parce qu’elle s’est appuyée sur une autre forme d’asservissement plus sournoise et plus dangereuse : l’aliénation culturelle. En effet, l’entreprise de domination du continent noir pendant des siècles ne s’est pas
réalisée d’un tour de main ou sur un coup de tête. Elle a été le fruit d’une mure et longue réflexion, menée par des pseudos intellectuels occidentaux déterminés à assujettir des peuples africains considérés comme sauvages et prétendument prédisposés à la servitude. Avec le concours de philosophes, d’anthropologues, d’historiens… bref de toutes les disciplines des sciences humaines nécessaires à l’atteinte de la «mission civilisatrice», il a fallu en amont produire une sournoise bibliographie dans laquelle les thèses sur l’absence de la culture africaine dans l’histoire de l’humanité et, par voie de conséquence, sur l’infériorité de l’homme Noir et sa nature docile, devaient être étayées et documentées. D’ailleurs dans Alerte sous les tropiques Cheikh Anta Diop disait: «Les puissances colonisatrices ont compris dès le début que la culture nationale est le rempart de sécurité, le plus solide que puisse se construire un peuple au cours de son histoire, et que tant qu’on ne l’a pas atrophiée ou désintégrée, on ne peut pas être sûr des réactions du peuple dominé.» De toute sa vie, l’historien Cheikh Anta Diop, ce monument de la connaissance, a tenté de rétablir la vérité historique de l’antériorité de la civilisation negro africaine dans l’Égypte ancienne et de montrer comment l’Occident, dans une démarche de falsification et de manipulation des faits historiques, a réussi à asseoir sa domination sur les autres peuples.

L’aliénation linguistique

L’«école étrangère» comme l’appelle Cheikh Hamidou kane dans L’Aventure ambiguë est donc l’instrument par excellence de l’acculturation et de l’aliénation culturelle de l’élite africaine. Façonner des hommes et des femmes qui seraient le relais et les exécutants volontaires ou inconscients du projet impérialiste devait toutefois passer par l’utilisation d’une langue coloniale dont la maitrise ouvrait la porte au pouvoir, à la distinction sociale et à l’incarnation tropicalisée du maitre Blanc. Les dialectes locaux, considérait-on, étaient incapables de véhiculer un quelconque concept abstrait et de pensée logique. Ils ne sont bons que pour baragouiner un langage insignifiant et pour faciliter une communication minimale entre des sous hommes. À l’opposé, la langue française incarnerait la clarté, l’intelligibilité et la rationalité. Comme le soutenait Senghor, dans sa comparaison des propriétés du français et des «langues négro-africaines». La dévalorisation grossière et le dénigrement méthodique de nos langues locales, supports naturels de la culture, et leur remplacement stratégique par la langue coloniale utilisée par l’élite dirigeante, permettait, à dessein, de parachever le projet de colonisation du continent africain. Les graines de la domination culturelle bien semées, le retrait physique du colonisateur, dans la foulée des Indépendances, pouvait bien se faire sans crainte. Les auxiliaires des colons à la «peau noire, masques blancs », pour parler comme Fanon, pouvaient perpétuer le travail…C’est ce que Cheikh Anta Diop, dans Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique avait bien compris lorsqu’il déclare : «L’influence de la langue est si importante que les différentes métropoles européennes pensent qu’elles peuvent, sans grand dommage, se retirer politiquement de l’Afrique d’une façon apparente, en y restant d’une façon réelle dans le domaine économique, spirituel et culturel.»

La révolution culturelle de Sonko

La crise sanitaire et économique que vit actuellement notre planète va très certainement bouleverser les bases du libre-échange et de la mondialisation de l’économie telles que définies au XIXème siècle. Les dirigeants occidentaux, dans une logique de perpétuation de leur hégémonie sur le reste du monde, mènent actuellement une profonde réflexion sur les nouveaux paradigmes qui façonneront le jour d’après COVID-19. Ainsi, dans son allocution du 13 avril, le Chef de l’État français, Emmanuel Macron, a donné le ton  en soutenant à l’endroit de ses compatriotes  qu’«il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française.» Et le continent africain? Quels sont les grands défis qui nous attendent? Celui du développement économique, bien sûr. Mais a-t-on assuré les préalables? Les bases culturelles sans lesquelles toute tentative de développement est vouée à l’échec. Par sa préférence des langues nationales, Sonko a peut-être encore fait sauter l’un des verrous qui nous maintenait dans la dépendance et le sous-développement. Le président du Pastef a très certainement mis à profit son long silence pour s’imprégner davantage sur les conditions d’un véritable réveil de l’Afrique et du Sénégal, plus particulièrement. À l’instar de Cheikh Anta Diop qui clamait dans Nations nègres et culture qu’«aucun peuple sérieux ne peut prétendre se développer dans la culture et la langue d’autrui.», nous pouvons dire qu’Ousmane Sonko, en annonçant lors de sa sortie médiatique sa nouvelle préférence à communiquer avec la langue la mieux comprise par la grande majorité de la population sénégalaise, complète le dernier pilier qui soutient les
bases solides d’un réel développement endogène. Pour un leader politique de père diola, d’une mère sérère et peule, et dont la langue maternelle est minoritaire en nombre de locuteurs, le choix de la langue majoritaire est un symbole fort de fierté assumée et de pragmatisme éclairé. Un état d’esprit qui transcende les limites de la «mosaïque linguistique africaine»…
Une minorité d’hystériques et de communautaristes, toujours prompts à crier au scandale d’un favoritisme linguistique, va très certainement ruer encore dans les brancards. Les grandes décisions historiques qui révolutionnent profondément la marche d’un pays ne font jamais l’unanimité lorsqu’elles sont brandies, mais le temps finit toujours par légitimer leur pertinence. Elles ne sont jamais prises par des chefs politiques opportunistes qui n’ont que la conservation du pouvoir en tête et le maintien d’un statu quo apaisant et inhibiteur. Elles viennent de leaders courageux et visionnaires, capables d’étouffer leur égo et de mettre leur éphémère gloire politique de côté pour entrer dans l’histoire. L’étoile de Cheikh Anta Diop continue de briller et sa lumière ne cesse de nous éclairer parce qu’il était en avance sur son temps et ses prises de décisions, de son vivant, comme celles de défendre les langues nationales, étaient surement impopulaires à l’époque. Mais c’était la voie de salut pour l’Afrique. La majorité des Africains consciencieux et dépourvus de tout repli identitaire égoïste en sont convaincus aujourd’hui. Sonko marche aujourd’hui sur les pas de cet illustre fils d’Afrique. Espérons que la population comprenne et soutienne sa démarche et ses motivations d’un besoin d’affranchissement total et entier sur tout ce qui nous retient jusqu’ici dans notre situation peu enviable de derniers de la classe.

Lamine Niang
Secrétariat National à la communication de Pastef

30 COMMENTAIRES
  • Deukk

    Diape lene ko fofou rek. Le peuple dans sa globalite vous est reconnaissant. Vous etes les digne fils qui nous manquait pour notre dignite et notre honneur. Bilahi, walahi, talahi diap lene ko fofou. Affaire Sonko amoul bene complexe fier et digne d’etre Africain.

    • Amadou ciss

      Cheickh anta un scientifique qui a un parcourt
      Politique extraordinaire sans faute. Il est incomparable
      L’homme que vous dites politicien il la débuté
      avec un scandale de 94 milliards , que nous atteindons
      Le verdict .

  • djirim

    insulte à la mémoire de notre tres cher savant

  • Total

    N’insulter pas la mémoire de Cheikh Anta Diop. Ce petit gourou de Sonko n’a ni le millième de la dimension intellectuelle de cheikh Anta Diop, ni l’honnêteté de Cheikh.
    Votre Sonko, je le considère pas comme un patriote mais comme égocentrique.
    Il ne maîtrise rien du tout, il ne fait que emballer les esprits faibles.

  • Ousmane Kane

    comparer Ousmane Sonko a Cheikh Anta Diop c’est une insulte. C’est comme comparer un etalon pur sang a un ane.

  • fada

    Sonko rék, machalla,

  • OUZA USA

    Sonko président rekkkk Incha Allah

  • Baol Baol

    Comparer Cheikh Anta Diop à Sonko, c’est comparer un prophète à satan… une vraie insulte à la mémoire du savant. Cheikh Anta Diop n’a jamais été financé par des lobby

  • malik

    Cheikh Anta Diop etait un scientifique et savant multidimensionel. Il n etait pas un populiste contrairement a ce petit politicien de Sonko aui passe tout son temps a mentir

  • DAOUDA

    J’ai deja adhere. Vive SONKO

  • Mareme Sow

    Vive PASTEF avec Sonko pour le peuple et par le peuple.

  • saoune1 saoune 1

    enfin j’ ai trouvè l’homme que je cherchais pendant des annèes sonkoooooo?le panafricanisme qui hèrite de la language de vèritè de cheikh anta diop et Thomas sankara, ensemble ns pouvons libèrè l’Afrique de ces traitres et complices (macky sall,alassane watara)

  • le peuple

    Vive président sonko le peuple est derrière vous

  • 2024 le nouveau monde

    Un nouveau système, retour à l’autosuffisance économique, la transparence et le Senegalais au centre des décisions. Beaucoup d’anciens politiciens iront aux rebus, périmés. Fini les politiciens millardaires sans entreprises ni employés, en un seul mandat. Très peu d’homme politique sont preparés à cette gestion…

  • Dieng

    Vive Sonko ! digne fils du Sénégal. Tu es une fierté pour le Sénégal et l’Afrique.

  • sow

    c est vraiment insulter la mémoire de cheikh anta comparer ce qui est comparable svp

  • zal

    Dans ce pays, le ridicule ne tue pas.

  • Cheikh Ousmane Sangare

    ils n’ont rien de commun,laissez Cheikh anta reposé après tout ce qu’il a subi.

  • Idrissa

    Les rancuniers vont mourir. Sonko dou sénn morom. La jeunesse sénégalaise soutient le leader conscient et soucieux du peuple sénégalais. Rien ne pourra arrêter le leadership de Sonko .Sachez que le Président Sonko n est et ne sera jamais un complexé

  • Alassane Seck

    Nous sommes arrivés á l’heure ou le leader politique parle pour le peuple

  • Pape Diouf

    Comparer Sonko à Cheikh Anta c est d insulter tous les hommes honnêtes du monde entier. Doul rek Sonko

  • ARONA

    Mr Niang ,la délusion sera rude. Qui vivra verra.

  • Sonko, faire autrement

    1969 – 2020 Senegal toujours « Pays Pauvre et tres Endetté » Sonko rase tout et reconstruit le pays et les comportements. Il y aura beaucoup de déchet non recyclable. Ceux là s’agitent déjà.

  • beug+sama+rew

    On peut tuer une personne mais pas ses idées vive Sankara , vive Sekou Touré, vive Lumoumba , Merci Sonko

  • Masis

    Tu as du fumé la moquette pour oser comparaître Son con à son éminenc
    e Feu cheikh Anta diop
    Vous devriez avoir honte de faire cette comparaison
    Vous etes encore plus con que votre mentor

  • abdou ly

    Ma grand -mere penda Diaw a ecouter avec plaisir un homme parler sur sud fm le mercredi 13 mai a 21 h .au milieu du discours ma grand mere depuis Barkedji m’a demandé qui est ce qui parle comme ça .je lui ai repondis que c’est Ousmane Sonko .
    Elle a hoché la tete et demandé la misericorde d’allah .Je lui ai demandé pourquoi demandé pardon .Elle me repondit que
    les politicien de la localité lui ont embarque dans des considerations subjectives sur Sonko .
    La suite chacun peut se le deviner

  • jhonesene

    zéro de proposition de sorti de crise ou d’aide en vers de la population mais vous préférez passer tout votre temps a faire de la politique politicienne. vous ne serrez jamais à la hauteur cheikh anta diop qui est un fin stratège doté d’une réflexion hors norme . toi ta science s’arrête dans la critique et des accusations sans preuve

  • ce pays est il serieux

    comparer sonko a cheikh anta c’est comme COMPARER UN HYENE A UN LION

  • Momo

    Thiey SONKO yatah yeep done patriote

  • Modou

    Être véridique est un don de Dieu.

Publiez un commentaire