Dans une tribune, Mame Abdou Diop, membre du MONCAP, interpelle directement le ministre de l’Éducation nationale et son secrétaire général sur la gestion de la formation des enseignants au Sénégal. Il y dénonce un système jugé obsolète et coûteux, tout en plaidant pour une transition numérique urgente au sein du ministère.
Selon Mame Abdou Diop, la Direction de l’enseignement élémentaire (DEE) s’appuie sur des séminaires en présentiel qui « absorbent des centaines de millions de francs ». Il remet en cause la pertinence de ces dépenses, notamment les frais de location de salles, les perdiems et la restauration, alors que des alternatives numériques existent. Pour lui, il s’agit d’un « gaspillage organisé » de ressources publiques qui pourraient être réorientées vers les élèves, les enseignants et les écoles.
L’auteur de la tribune estime que le maintien de ces pratiques est en décalage avec la vision présidentielle et la transition numérique engagée par le pays. Il souligne que cette modernisation est une nécessité, citant des outils accessibles et des partenariats solides comme celui avec l’Université virtuelle du Sénégal. Cette démarche s’inscrirait dans une logique plus large de transformation du service public, à l’image d’initiatives gouvernementales comme le Gova’athon 2025, visant à améliorer l’efficacité des services aux citoyens.
Sur le plan de la gouvernance, Mame Abdou Diop questionne la logique qui confie la formation à la DEE plutôt qu’à la Direction de la communication et de la formation (DFC), dont c’est la mission dédiée. Il déplore également la mise à l’écart des inspecteurs d’académie et des inspecteurs de l’éducation, pourtant en prise directe avec les réalités du terrain. Selon lui, « les marginaliser, c’est affaiblir toute la chaîne de mise en œuvre des politiques publiques en matière d’éducation ».
Enfin, il engage la responsabilité du ministre et du secrétaire général pour « reprendre fermement les rênes ». Il insiste sur le fait que les fonds des partenaires techniques et financiers ne devraient pas être « engloutis dans des hôtels et des perdiems ». Il conclut en affirmant que la modernisation de l’école doit être portée par des équipes compétentes et que « le numérique doit être une priorité concrète, et non un simple slogan ».