En Nouvelle-Calédonie, le climat politique se tend davantage. Ce mardi, le groupe UC-FLNKS et Nationalistes a publiquement demandé la démission du président du gouvernement, Alcide Ponga, à travers une lettre ouverte de quatre pages. Nos sources indiquent que cette démarche est motivée par des accusations de mauvaise gestion budgétaire et d’une dépendance accrue vis-à-vis de l’État français.
Selon les informations rapportées par l’agence Anadolu, la lettre, signée par Pierre-Chanel Tein Tutugoro, président du groupe indépendantiste, dénonce des « choix budgétaires contraires à la justice sociale ». Le document critique sévèrement les coupes effectuées dans les prestations familiales et l’allocation logement, qualifiées de « braquage social ». Les signataires reprochent également à l’exécutif local d’avoir mis la Nouvelle-Calédonie « sous tutelle financière et administrative de l’État », abandonnant ainsi le plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (PS2R) initié par le précédent gouvernement.
Cette offensive politique survient dans un contexte de fragilisation du gouvernement. Le membre chargé du budget, Thierry Santa, a confirmé son départ pour des raisons personnelles, une démission qui sera effective le 1er novembre. Sa succession s’annonce complexe, Naïa Wateou (Les Loyalistes) étant la suivante sur la liste, ce qui pourrait modifier l’équilibre politique de la majorité au pouvoir.
La situation institutionnelle de l’archipel reste également incertaine. À Paris, plusieurs dossiers importants, dont le budget 2026 et l’avenir calédonien, sont en suspens. Un projet de loi visant à reporter les élections provinciales pourrait être retardé. Ce report est lié à l’accord de Bougival, signé le 12 juillet 2025 entre l’État et les forces politiques locales, mais que le FLNKS a refusé de ratifier. Cet accord prévoit notamment la création d’un État de la Nouvelle-Calédonie et l’instauration d’une nationalité calédonienne.
De son côté, le bureau politique du FLNKS a dénoncé ce qu’il qualifie d’« instrumentalisation » de la situation calédonienne par le gouvernement français. Le mouvement indépendantiste a appelé les parlementaires français à ne pas faire de l’archipel « un enjeu de leurs luttes politiques internes ». Il réaffirme sa volonté d’un dialogue fondé sur l’Accord de Kanaky pour l’indépendance, qu’il considère comme le seul cadre de négociation légitime.