Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a exprimé, ce vendredi, sa vive opposition au projet de loi prévoyant le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie. Le texte, issu de l’accord de Bougival, doit être examiné la semaine prochaine à l’Assemblée nationale française.
Selon nos informations, le président du mouvement, Christian Tein, a dénoncé ce qu’il qualifie de « calendrier mortifère » imposé par le gouvernement. Tout en se montrant ouvert au dialogue, il a posé des limites claires : « Le FLNKS est prêt à discuter, à se remettre autour de la table, mais pas à n’importe quelle condition », a-t-il affirmé, d’après l’agence Anadolu. Cette prise de parole intervient alors que la cour d’appel de Paris a autorisé jeudi son retour dans l’archipel, après sa mise en examen dans le cadre de l’enquête sur les émeutes de mai 2024.
Le projet législatif contesté propose de décaler le scrutin provincial de novembre 2025 à la mi-2026. Déjà validé par le Sénat, le texte est porté par l’exécutif français, qui, par la voix du ministre Sébastien Lecornu, justifie ce report par la nécessité de garantir la cohérence du processus institutionnel en cours.
D’autres figures indépendantistes partagent cette opposition. Le député Emmanuel Tjibaou a rappelé que le document initial « n’était qu’un projet d’accord à défendre devant les bases », avant que l’État ne le qualifie de « compromis historique » malgré son rejet par le FLNKS. Pour Romuald Pidjot, membre du bureau politique du mouvement, le maintien des élections en novembre 2025 serait au contraire une occasion de « tourner la page de la crise ouverte depuis 2024 ».
L’accord de Bougival, signé le 12 juillet 2025, a pour objectif de définir un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. Il prévoit la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française, le transfert progressif de compétences régaliennes et la mise en place d’une nationalité calédonienne. Le processus inclut une consultation populaire en février 2026 pour valider cet accord, avant la tenue des élections provinciales la même année.