Norvège et Palestine : le parcours inspirant de Mohamed Jabaly, cinéaste en exil

Norvège et Palestine : le parcours inspirant de Mohamed Jabaly, cinéaste en exil

Mohamed Jabaly, cinéaste palestinien originaire de Gaza, a vécu une vie marquée par les événements tumultueux de sa région natale. Né durant la première Intifada et ayant grandi pendant la seconde, Jabaly a surmonté d’innombrables défis. Actuellement établi à Tromsø, en Norvège, son parcours met en lumière une résilience remarquable face aux obstacles du déracinement et le pouvoir captivant du cinéma.

Le chemin qui a mené Mohamed Jabaly à Tromsø a commencé en 2013 lorsqu’une délégation norvégienne a projeté l’un de ses courts-métrages à Gaza. Comme il l’a raconté à l’agence Anadolu, cette rencontre a été le point de départ d’une relation significative entre lui et la ville norvégienne. En effet, il a été invité à visiter Tromsø et à participer à un festival de cinéma en 2014. Toutefois, cet été-là, une offensive de 51 jours a frappé la bande de Gaza, mettant en suspens ses projets de départ.

Au milieu du chaos, Jabaly s’est engagé avec des équipes d’ambulanciers, documentant le quotidien difficile des secouristes. « Peu de temps après les attaques, j’ai voyagé à Tromsø », se remémore-t-il. Ce qui devait être une simple visite s’est transformé en un séjour prolongé de sept ans en Norvège, après la fermeture de la frontière de Rafah. « J’ai décidé de ne pas demander l’asile. À la place, j’ai postulé pour un visa d’artiste. C’est là que tout a commencé », explique-t-il.

La vie dans le froid arctique de Tromsø était un contraste frappant avec celle de Gaza. Jabaly décrit sa première expérience de l’hiver norvégien, « Il faisait sombre, en dessous de zéro, et tout était nouveau. Je n’avais jamais touché la neige de ma vie. » L’adaptation à cet environnement inconnu a été un défi tant physique qu’émotionnel.

Dans son deuxième long-métrage documentaire, Life is Beautiful, Jabaly explore son expérience entre deux mondes : la Palestine qu’il a dû quitter et la Norvège qu’il a dû apprendre à appeler chez lui. Ce film met en relief les difficultés d’être un Palestinien en exil et sensibilise sur les luttes des apatrides à travers le monde. « Je n’ai pas fait ce film juste pour faire un film. Je voulais mettre en lumière notre lutte humaine et combattre le terme ‘apatride’ », affirme-t-il.

Pour Jabaly, Gaza demeure une partie intégrante de son identité. « Être originaire de Gaza est devenu encore plus spécial aujourd’hui avec ce qui se passe », souligne-t-il. Cette connexion profonde influence profondément son travail et son désir de raconter l’histoire de Gaza au monde.

Malgré les défis actuels que la région continue de traverser, Jabaly garde espoir pour l’avenir. « J’imagine avoir une école de cinéma à Gaza dans cinq ans », confie-t-il. Face à des réalités difficiles, notamment avec les événements récents où des milliers de vies ont été perdues, chaque jour apporte son lot de défis pour préserver la créativité.

Alors qu’il intitule son film « Life is Beautiful », Jabaly exprime un optimisme inébranlable, « J’espère qu’un jour la vie sera belle. Si ce n’est pas aujourd’hui, peut-être demain, ou l’année prochaine ». Cette vision résume son parcours : un témoignage d’espoir face à l’adversité.

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