Niamey: Le discours intégral du leader de Pastef, Ousmane Sonko

Niamey: Le discours intégral du leader de Pastef, Ousmane Sonko

Bonsoir tout le monde,

Je commencerai mes salutations par le président Ibrahim Yacouba, le féliciter et le remercier pour cette invitation qui nous a permis pour la première fois de visiter cette terre très hospitalière du Niger. À travers lui, je transmets mes salutations à tous ses collaborateurs dans son parti, avec une mention particulière pour le doyen et le sage du parti : le doyen Aladji Daouel.

Je salue tous ses invités, toutes formations politiques confondues. Mais je réserve des salutations particulières au président Mahamane Ousmane eu égard à son rang. Le message sera très court et sera adressé au candidat Ibrahim Yacouba mais au delà de sa personne, il sera adressé au peuple nigérien et également à toute l’Afrique.

Monsieur le candidat, nous vous félicitons pour cette investiture et prions pour qu’elle soit suivie d’une brillante victoire au soir de l’élection présidentielle. Mais nous ne pouvons manquer d’attirer votre attention sur les épreuves qui vous attendent et vous le savez certainement parce qu’une élection présidentielle en Afrique reste ce qu’elle est. Pour avoir été candidat il y a à peine dix mois à l’élection présidentielle au Sénégal et avoir pu, par la grâce de dieu, me placer troisième, je peux vous dire qu’être candidat dans l’opposition en Afrique c’est affronter la croix et la bannière.

Vous devrez faire face à l’accaparement des moyens d’État, vous devrez faire face à un système électoral piégé, vous devrez faire face à l’utilisation des deniers publics pour acheter des consciences d’électeurs, entre autres obstacle qui vous attendent. Mais je ne doute point, vu la mobilisation exceptionnelle qu’il y a ici, et la popularité que vous avez auprès de votre peuple, et particulièrement auprès de cette frange jeune, que vous saurez surpasser ces obstacles.

M. le candidat, vous devrez présenter un programme à votre peuple puisqu’il est question de faire la politique autrement et de faire la politique sur des bases programmatiques solides.
Je veux vous dire, M. le candidat, je veux le dire au peuple nigérien et à tous les peuples africains que nous ne gagnerons jamais le combat du développement, nous ne sortirons jamais nos peuples du sous-développement, de la pauvreté et du chômage tant que nous ne nous aurions pas attaqué aux vrais goulots qui étranglent nos pays, tant que nous n’aurons pas mis le doigt sur l’accaparement de nos richesses, notamment les richesses naturelles. Si je pose ici la question de savoir où passent l’uranium et le pétrole du Niger, très peu de gens pourront me répondre. Tant que ces problématiques ne seront pas posés avec courage et résolus pour que les richesses naturelles du continent restent dans le continent, soient transformés dans le continent pour bâtir
un avenir pour nos enfants et nos petits-enfants, nous ne gagnerons jamais le pari du développement quels que soient les programmes qu’on proposera.

Tant que nous n’oserons pas nous attaquer à la problématique d’une monnaie qui nous soit propre et qui nous permet de définir une politique monétaire, dans le cadre de l’émission monétaire, dans le cadre de la définition de nos politiques d’échanges, nous ne développerons jamais ce continent et vous ne développerez jamais le Niger. Tant que nous n’oserons pas nous attaquer à la problématique fondamentale de la préférence nationale et du souci de transformer par nous-mêmes et de nous industrialiser pour pouvoir créer de la valeur ajoutée, nous ne développerons pas l’Afrique, vous ne développerez pas le Niger. Tant que nous n’oserons pas réorienter nos priorités par rapport à là où le besoin se fait sentir : le besoin d’éducation, le besoin de santé… Tant que nous n’oserons pas nous attaquer à ces questions-là , vous n’aurez pas de résultat, vous ne développerez pas le Niger et nous ne développerons pas l’Afrique. Et ces problématiques-là, il est temps que nous ayons une génération qui ose les poser et les poser sans sourciller.

Il se dit qu’il n’est pas bon pour un candidat ou pour un président de poser ces questions de manière frontale. Il se dit que trois ou quatre présidents nigériens ont subi des affres parce qu’ils ont osé les poser. Nous disons que ce temps est révolu et que cette génération politique africaine n’a plus de complexe à manifester vis-à-vis de qui que ce soit. Et c’est là où il est important que nous réorganisions la manière de l’aborder. Arrêtons de désigner les autres comme les responsables de nos problèmes. Nous sommes les seuls responsables. Pourquoi nos présidents continuent de signer des accords qui ne sont pas favorables à leurs peuples et pourquoi nous le peuple, continuons à l’accepter? C’est cela qu’il faut poser comme problématique et je pense que vous, M. Ibrahim Yacouba, vous oserez poser ces questions parce que nous partageons ensemble beaucoup de choses.

Nous partageons le fait d’être de la même génération, nous partageons presque d’avoir les mêmes carrières professionnelles. Vous avez été inspecteur des douanes, j’ai été inspecteur des domaines. Nous partageons d’avoir été tous les deux éjectés à cause de notre engagement politique. Mais nous partageons particulièrement le patriotisme parce que notre parti s’appelle Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité. C’est pour cela, M. Yacouba, que nous croyons en vous et que nous croyons à tous ceux qui sont dans cette salle comme invités parce que cette dynamique panafricaniste est importante. C’est pourquoi nous vous assurons de notre soutien moral et de tout autre soutien que nous pourrons apporter pour que vous triomphiez largement le soir de l’élection présidentielle.

Je vous remercie.

1 COMMENTAIRES
  • Malick Diallo

    bravo soncko le digne fils de lafrique comme ont dit celui qui ose gagne lafrique est tres riche mes domage ya que des poltons qui nous dirige des malhonnetes des flateurs des profitards ce qui font laffaire des blancs des corronpus nee vive lafrique vive le president soncko ont ne meurt jamain deux fois ont meure une fois a bas les poltrons africains

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