MALI-SAHEL : Goïta entre planche et trappe (Par Babacar Justin Ndiaye)*

Le Général Oumar Diarra, chef d’État-major des Forces Armées Maliennes (FAMA) et son staff doivent être réfractaires à toute hâte, en tournant le dos à toute soif de victoire rapide ou de gloire sans patience.

La victoire d’Anéfis (un seuil névralgique) est incontestablement remarquable. Elle représente un motif de fierté. Il faut éviter cependant d’en faire une douteuse drogue d’enthousiasme ou de délire martial.

En effet, l’immensité du Mali et l’étendue singulière de la région de Kidal (260 000 km2, soit plus de deux fois le Sénégal) commandent la prudence et l’ingéniosité stratégiques.

Prendre Kidal est une chose ; y rester en est une autre pour une armée gouvernementale qui serait encerclée, assiégée et confrontée à une dure guerre d’usure très vorace en munitions et très dépendante d’une logistique à flux tendu sur plus de 1000 kilomètres séparant Bamako de Kidal.

Certes, la ferveur voire la frénésie patriotique et le grand courage sont indiscutablement utiles en temps de guerre, mais ils ne gagnent pas la guerre.

Notamment cette inéluctable et prochaine bataille de Kidal qui sera sans commune ressemblance avec les combats jadis menés par le Capitaine Djiby Silas Diarra, les courageux Lieutenants Jean Bolon Samaké et Mamadou Cissokho.

Aujourd’hui, les FAMA doivent éviter toute offensive bâclée et précipitée qui les enfonce dans une nasse ou les fixe dans un guêpier. C’est d’autant plus vrai que BARKHANE et la MINUSMA (toutes deux régulièrement commandées par des officiers français à l’échelon opérationnel) ont longtemps « gouverné » la citadelle cloisonnée et détachée du reste du Mali.

En route pour Kidal, l’armée malienne sera à moitié aveugle, malgré les productions certainement substantielles du Renseignement militaire et de la Sécurité d’État du Colonel Modibo Koné réputé assez bien branché sur une multitude de sources au Nord du Mali.

En une décennie d’exclusion et de marginalisation des FAMA, beaucoup d’officiers issus d’armées étrangères ont eu la latitude et le loisir de transformer Kidal en un immense et secret dépôt d’armes sophistiquées ; et surtout de remplir de munitions diverses, les entrailles et les grottes du massif montagneux de l’Adrar des Ifoghas.

À Bamako sait-on tout ce qui est enterré dans les vallées qui cisaillent la montagne ? Les tunnels du Hamas à Gaza prouvent éloquemment que les capacités exceptionnelles de camouflage et de dissimulation existent sur les terrains les moins appropriés en apparence.

Avant d’être chassée récemment du Niger, l’armée française n’avait-elle pas le monopole de la surveillance de la passe de Salvador, cette fameuse piste (répertoriée uniquement sur les cartes militaires) qui débouche de la Libye puis serpente et parfois chevauche les frontières algéro-nigériennes jusqu’à l’extrême Nord-Est du Mali ?

Autre question : au cours de la prochaine bataille de Kidal, quelle sera la posture des Touaregs du Niger que la France embrigade déjà dans un « Conseil de Résistance » contre le Général Tchani, un machin dirigé par le vétéran Rhissa Ag Boula ?

Il va sans dire que le Mouvement politico-militaire du pro-français Rhissa Ag Boula (héritier de feu Mano Dayak) et la CMA non moins pro-française fonctionnent comme des vases communicants. Donc des renforts sont sûrement prêts pour la bataille qui va sceller le destin de l’Azawad.

En 2014, le gouvernement du Premier ministre Moussa Mara avait lamentablement et tragiquement échoué à Kidal. Ce fut le premier et grand craquement ou ébranlement des racines du régime légitime du Président IBK. Presque dix ans après, c’est une Transition sans la carapace ou le blindage qu’offre la légitimité des urnes qui va jouer son avenir à Kidal.

Redoutable mais impérative partie de poker militaire pour sauver le Mali de l’amputation territoriale ! Également ultime carte que joue le Colonel Assimi Goïta qui est à la tête d’une Transition politiquement questionnée du dedans, diplomatiquement harcelée du dehors et socialement en surchauffe avec les hoquets sans fin de l’Énergie du Mali (EDM). Bref l’issue de la bataille de Kidal sera la planche de salut pour Goïta ou la trappe de l’engloutissement.

6 COMMENTAIRES
  • Lamine

    Il se donne beaucoup de mal pour une production intellectuelle appréciable en usant des tournures et de mots qui laissent le lecteur

    • Habib

      Malgré les tournures très sophistiquées, son texte est rempli d’erreurs. Il dit que Kidal fait deux fois le Sénégal. Kidal fait moins de 160 milles km carrés,. Un simple google l’aurait aidé.

    • Habib

      Il a dit « la région de Kidal (260 000 km2, soit plus de deux fois le Sénégal) ». Il montre qu’il ne connaît ni la superficie du Sénégal, ni celle de Kidal.

  • Directeur

    Sous région bi la pabi yapp té Senegal mingi Toth.

  • Zié

    Raisonnement néocoloniale. Ni les français encore moins leur supplétifs officiers vendus ne connaissent mieux la figions de Kidal que les militaires malien a commencé par Assimi Goïta qui y a passé plus de dix en campagne permanente.
    Les échecs de l’armée malienne sont connus et les solutions aussi. La France avec l’arrivée de la démocratie en 1991 a tout fait pour détruire l’aviation militaire de combat. Les hommes politiques manipulables avaient en effet réduit considérablement le budget de l’armée et surtout de celle de l’armée de l’air. Et avec les événements actuels, tout l’occident était en œuvre, dans leur soutient aux terroristes, pour empêcher le Mali d’avoir une supériorité aérienne. Ce qui a été fait, et massivement : drones de tout types, hélicoptères, avions d’appuis au sol, de transport. Aujourd’hui le Mali a plus de 400 vecteurs aériens en moins de trois ans d’efforts. Ce qui change tout. Les moindres mouvements de troupes sont détectés et cassés méthodiquement. C’est pas pour rien que les autorités deBamako ont ces derniers temps refusé systématiquement de donner les autorisations de vol à la Minusma. Les vols onusiens étant en fait des actions d’espionnage au profit des terroristes. Le ciel s’est désormais malien, et avec les armes antiaériens acquis récemment, même les avions français ou américains réfléchiront par deux fois avant de violer cet espace comme ils l’ont toujours fait.

  • dramane coulibaly

    ce Sénégalais qui s’inquiete l’avenir du mali. il n’a qu’a dormir tranquillement. et laisser la question securitaire du Mali a l’armée Malienne.il n’est pas sans avoir que les Maliens sont des guerrieux. et touregs avant sont des Maliens, comme tout autres Maliens. ils n’ont aucun intérêt de faire venir des territoristes pour destruire leur pays le Mali. lazawade est un nom culturel et non un terretoire. ceux qui pensent que lazawade est un etat sont des ignorant. partout au Mali chaque region a Nom culturel. entre autres « kenégoudou » c’est la region de Sikasso. la cité des balanzan c’est la ségou. pour n’est citer que ces deux villes. que ce Mr comprennent que les Maliens sont different aux Sénégalais. car les Maliens se considerent comme etant une civilisation apart entiere. ne se reconnaisent pas a civilisation occidentale ceux qui pensent que le Mali sera diviser en deux se trompent. leur projet n’aura pas le jour. les Maliens du sud ont soutenus le nord du Mali en provisionnement de nourritures pendant les grandes secheresse durant plus de 50 ans. toutes les regions du Mali envoyaient de la nourritures dans cette partie du Mali par solidarité. l’etat Malien fait collecter les miles au prés des paysant des regions du Mali, dégre ou de force pour aller distribuer gratituitement aux touregs Malien du Nord.en moment ou étiez le Satan qui est venu crée cette division entre le nord et le sud.
    aujourd’hui ils viennent faire croire aux gens du qu’ils ont été delaisaés par l’etat du Mali. est que ils compossedent le terretoire le plus vaste et le plus riche du Mali. donc qu’il faut qu’ils prennent leur independence pour exploiter ces riches. c’est de ça il s’agit, sinon il ya aucun problème entre le nord et le sud. c’est par ce la France veut mettre la main sur les resources naturelles de cette partie du Mali. malheureusement pour eux ce projet est avoué en echec.

Publiez un commentaire